Le Premier ministre Manuel Valls a déclaré mardi que les "individus" ayant commis l'attentat contre Charlie Hebdo "étaient sans doute suivis" par les services de police. Il a toutefois précisé qu'il n'existe "pas de risque zéro".
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"Des projets d'attentat contrariés". "Les service de police et de justice ont démantelé de nombreux groupes, contrarié des projets d'attentat", a expliqué Manuel Valls, jeudi matin sur RTL. "C'est bien la preuve que nous agissons. Ce sont des centaines d'individus qui sont suivis, des dizaines de personnes qui ont été interpellées, des dizaines de personnes qui ont été incarcérées. Cela montre la difficulté devant laquelle sont placés nos services : le nombre d'individus qui représentent un danger. Ces individus étaient sans doute suivis mais il n'y a pas de risque zéro. C'est terrible à dire parce qu'il y a des victimes, un attentat terrible et nous sommes tous touchés, bouleversés", a-t-il poursuivi.
Valls confirme aussi les interpellations. "Il y a plusieurs interpellations cette nuit, il y a des gardes à vue", a déclaré le Premier ministre sur RTL. Selon les informations obtenues par Europe 1, les enquêteurs ont procédé au total à sept interpellations depuis mercredi, dont celle du jeune homme de 18 ans présenté comme le troisième suspect. La police est également lancée dans la traque de deux frères, Chérif et Saïd Kouachi, 32 et 34 ans.
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Le Premier ministre salue la mobilisation "extraordinaire". "La réponse des Français, parce que le cœur de la France est grand, est une réponse je crois extraordinaire de mobilisation, c'est ça qu'il faut dire", a déclaré le chef du gouvernement, jeudi matin sur RTL. Près de 100.000 personnes se sont rassemblées un peu partout dans l'Hexagone pour dire non à la barbarie.
"La France, ça n'est pas Michel Houellebecq". L'attentat meurtrier contre Charlie Hebdo "est abominable et nous devons en tirer évidemment toutes les conséquences", a expliqué le Premier ministre. "Mais c'est aussi peut-être pour nous l'occasion de dire 'non, nous refusons ces amalgames, cette intolérance, cette haine, ces discours qui traumatisent, y compris parfois sur vos ondes, qui traumatisent notre pays". Et de lancer : "la France ça n'est pas Michel Houellebecq", en référence au dernier roman de Michel Houellebecq, "Soumission". Cet ouvrage, sorti mercredi, évoque l'arrivée hypothétique au pouvoir dans un proche avenir d'un parti musulman.