Pour améliorer les chiffres de l'emploi en France, Xavier Bertrand n'hésite pas à piocher dans les idées syndicales, et en particulier dans celles de la CFDT. Invité dimanche du Grand rendez-vous Europe 1-Le Parisien/Aujourd'hui en France-i-Télé, le ministre de l'Emploi a redit son intérêt pour "les droits rechargeables", "une sorte de compte avec les droits d'indemnisations qui se cumulent, même si on reprend une activité de faible durée".
"Aujourd'hui, il faut quatre mois d'activité pour être indemnisé au chômage. Mais ceux qui reprennent un emploi pour deux mois perdent ensuite leur droit pour être indemnisé. La tentation peut alors être d'aller au bout de son chômage avant de reprendre un emploi", a-t-il justifié. "Oui, c'est un changement en profondeur".
"Il faut aller contre tout ce qui éloigne de la reprise de l'emploi", a commenté Xavier Bertrand, visant au passage les propositions socialistes, dont le retour des emplois jeunes, qu'il qualifie de "mirage coûteux". "Les emplois jeunes ne concernent que les plus qualifiés et seulement pour quelques années. C'est de l'argent que l'on va chercher sur les heures supplémentaires : on vole aux uns pour donner aux autres. C'est la seule recette du PS", a-t-il tranché.
"Le PS vole à l'un pour donner à l'autre" :
"Aller vers le plein emploi"
Xavier Bertrand était en visite vendredi dans les Vosges avec Nicolas Sarkozy. A propos de l'envolée du chômage, le président a admis, "clairement", que "les chiffres ne sont pas bons", puis a présenté le plan du gouvernement : la création de 20.000 contrats aidés pour les jeunes et les plus de 50 ans. Une mesure sur laquelle s'est étendu Xavier Bertrand dimanche matin sur Europe 1. "Celui qui est au chômage depuis plus de deux ans, si vous ne l'aidez pas à remettre le pied à l'étrier... Il ne trouvera pas du travail aussi facilement que celui qui est au chômage depuis deux mois", a ajouté le ministre.
"Je préfère le retour au travail plutôt que l'inactivité. Ces contrats aidés seront accompagnés de 15.000 entrées supplémentaires en formation mise en place par Pôle emploi". Le ministre de l'Emploi espère "descendre sous les 9% de chômeurs" d'ici la fin de l'année, avant "d'aller vers le plein emploi".