Les politiques ont été avares de commentaires après la publication des derniers chiffres du chômage, en hausse de 0,6% sur un mois et de 5,6% sur un an. Après l’annonce de ces 29.700 nouveaux demandeurs d’emploi en décembre 2011, quelques voix de l’opposition ont pointé la responsabilité du gouvernement, tandis que le Premier ministre François Fillon invitait ses troupes à ne "pas baisser les bras".
"Sarkozy est le premier responsable"
En dehors du gouvernement, les réactions sont évidemment plus sévères. "Alors que la droite est au pouvoir depuis dix ans et que nous approchons de la fin du mandat de Nicolas Sarkozy, l'emploi, pourtant priorité première des Français, n'aura jamais connu de période aussi catastrophique", a pointé le socialiste Alain Vidalies. Et le responsable du pôle emploi-travail dans l'équipe de campagne de François Hollande de fustiger "la politique confuse et improvisée" de l'UMP.
Côté MoDem, l’eurodéputé Robert Rochefort refuse de voir en cette nouvelle hausse "une fatalité". "Il n'y a aucune raison à une telle démission. Tout n'a pas été fait contre le chômage, notre principal ennemi", a-t-il ajouté, avant de prôner trois pistes : "des marchés publics qui privilégient à chaque fois que cela est possible le marché national, une mobilisation citoyenne qui associe les consommateurs (…) et une incitation faite à l'ensemble des PME et des artisans pour embaucher".
La chef de file de l’extrême-droite, Marine Le Pen, a estimé de son côté que "Nicolas Sarkozy est le premier responsable de cette situation catastrophique", avant de l’accuser d’avoir "livré la France à la crise, alors que son devoir était de la mettre à l’abri".
Fillon : "ne jamais dire qu'on a tout essayé"
Réponse de François Fillon : "avec le ralentissement de la croissance, les chiffres de l'emploi pour le mois de décembre ne sont pas bons. En 2011, même si notre économie a continué à créer des emplois nets, le nombre de demandeurs d'emploi a augmenté de 150.000", a constaté le Premier ministre.
"Il ne faut surtout pas baisser le bras et ne jamais se dire qu'on a tout essayé", a poursuivi le Premier ministre, avant de promettre un effort supplémentaire en faveur de "l'insertion des jeunes" et de "la reconversion des salariés qui sont menacés". Pour y arriver, François Fillon défend "une réforme profonde de la formation professionnelle".
Le ministre du Travail Xavier Bertrand a donc insisté sur les dernières mesures annoncées lors du sommet social du 18 janvier, assurant qu’elles ont fait l'objet d'une "mise en œuvre immédiate". De plus, le ministre "consultera dès la semaine prochaine les partenaires sociaux sur les mesures de simplification et d’amélioration immédiates du recours à l’activité partielle".
Les syndicats en attendent plus
Mais la CDFT a jugé mercredi ces mesures insuffisantes et regretté que "le gouvernement ait opté pour un simple doublement du financement de l'État sur l'expérimentation d'un accompagnement renforcé à destination des salariés en fin de CDD et d'intérim".
La CFDT estime "prioritaire" l'objectif du gouvernement de développer la formation pour les demandeurs d'emploi, tout en souhaitant que "ces dispositifs ne servent pas à dégonfler artificiellement les statistiques du chômage".