Ambiance à la fois glaciale et explosive en perspective, lundi à Nanterre. Le bureau exécutif du Front national, composé de ses huit plus hauts responsables, se réunit en instance disciplinaire au siège du parti. A l'ordre du jour, une éventuelle sanction contre Jean-Marie Le Pen, après ses provocations répétées début avril sur les chambres à gaz, le maréchal Pétain ou encore les origines de Manuel Valls.
Marine Le Pen déterminée. Les huit "juges", dont Marine Le Pen fait partie, sont très majoritairement acquis à la cause de la présidente du FN. Jean-Marie Le Pen aura la possibilité de se défendre, mais on ignore encore s'il sera là. En face, sa fille semble déterminée. Invitée dimanche du Grand Rendez-vous Europe 1/Le Monde/iTÉLÉ, elle a très clairement montré qu'elle souhaitait mettre fin au pouvoir de nuisance de son père. "Jean-Marie Le Pen ne doit plus pouvoir s'exprimer au nom du Front national", a-t-elle asséné.
Puisque son père n'est pas du genre à déposer les armes, Marine Le Pen semble prête à utiliser la manière forte. Concrètement, pour que la parole de Jean-Marie Le Pen n'engage plus le FN, les statuts du parti offrent deux possibilités : la suspension et l'exclusion.
Vers une suspension de longue durée ? Exclure le président d'honneur du FN, ce serait évidemment un acte d'autorité très fort, mais qui serait probablement mal vécu par certains militants, qui lui vouent encore de l'admiration. Interrogé dimanche sur cette éventualité, Florian Philippot, le bras droit de Marine Le Pen, a néanmoins laissé la porte ouverte : "tout est possible"... Moins violente, la suspension serait une autre façon de pousser Jean-Marie Le Pen vers la sortie. D'autant que, comme le confie un membre du bureau exécutif, une suspension de longue durée serait à une sorte d'exclusion qui ne dirait pas son nom.
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