Le syndicat CGT des agents territoriaux de la mairie de Nilvange, en Moselle, a été suspendu par la centrale de Montreuil en raison d’un étrange cumul de fonction : un adhérent local du syndicat s’est porté candidat aux prochaines élections cantonales sous les couleurs du Front National.
Pour l’intéressé, Fabien Engelmann, il n’y a"pas d’incompatibilité entre ses convictions affichées et son engagement syndical". D’autant qu’il est aussi, affirme-t-il, "passé du Nouveau parti anti-capitaliste (NPA, extrême gauche) au nouveau Front national de Marine le Pen avec le soutien de ses camarades de section".
Un cumul qui choque la CGT
La CGT, historiquement liée au Parti communiste, n’est pas du tout du même avis. “Il y a une opposition totale entre les valeurs de la CGT et les thèses du FN", a réagi le secrétaire de l'union CGT de la Moselle, Denis Pesce.
"Cet adhérent a défendu publiquement les thèses du FN sur la préférence nationale, l’immigration comme cause du chômage et contre la régularisation des sans-papiers", a renchéri la fédération CGT des services publics, avant d’enfoncer le clou : “les idées du FN n’ont pas leur place à la CGT“.
Le candidat frontiste et sa section exclus
Fabien Engelmann a donc été exclu sans préavis de la CGT, mais pas seulement. "Les 26 adhérents du syndicat de Nilvange ayant dans leur majorité refusé de désavouer leur secrétaire général, la fédération a décidé, conformément aux statuts confédéraux et fédéraux, la suspension immédiate de l’affiliation du syndicat de Nilvange", a précisé la direction nationale des services publics.
C’est donc toute la section de Nolvange et ses 26 adhérents qui ont été rayés des listes de la CGT. "Cette décision entraîne, dès sa notification au syndicat et à l'employeur, l'arrêt immédiat de toute activité CGT dans la collectivité", précise la fédération.