Il reste moins d'une semaine pour se mettre d'accord. Dans la perspective du second tour des élections cantonales, l'UMP, qui doit arbitrer une série de duels entre le Parti socialiste et le Front national, se déchire sur la stratégie à adopter. Tour d'horizon des positions exprimées par les principaux leaders de la majorité présidentielle.
Le "ni ni" de Nicolas Sarkozy. Pour le chef de l'Etat, la consigne est claire : "ni vote FN, ni vote PS", au grand dam de la gauche. Le président Sarkozy a regretté, selon un responsable UMP, les appels au front républicain qui ne traduisent "rien d'autre que la volonté de se construire une personnalité sur le dos de sa famille politique". "Il ne faut pas brouiller les messages et surtout ne pas donner l'impression que l'on tire un trait sur un électorat tenté par le FN", a déclaré le président Sarkozy, cité par un responsable du parti.
Voter contre le FN, dit Fillon. Le Premier ministre a lui clairement appelé à voter contre le Front national dimanche prochain au second tour des cantonales. "Je le redis, aucune voix de la droite et du centre ne doit se porter sur l'extrême droite," a dit François Fillon lors d'une réunion du bureau national de l'UMP.
"Là où il y a un duel entre le Parti socialiste et le Front national, nous devons d'abord rappeler nos valeurs et nos valeurs ne sont pas celles du Front national. Nous devons appeler nos électeurs à faire le choix de la responsabilité dans la gestion des affaires locales. Tout cela conduit à voter contre le Front national", a ajouté François Fillon.
Des électeurs "libres" pour Copé. Le secrétaire général de l'UMP avait été le premier à réagir après la publication des premiers résultats en indiquant que le parti présidentiel laisserait ses "électeurs libres de leur choix, chacun comprenant que nous ne voterons pas pour le Front national". Le Maire de Meaux n'a toutefois pas appelé à voter pour les adversaires du FN, dans les cantons où le candidat UMP est absent du second tour. "Nous ne préconiserons pas de front républicain", a-t-il dit.
Après la prise de position du Premier ministre, Jean-François Copé a légèrement modifié son propos déclarant qu'il acceptait que des électeurs de la majorité "puissent, le cas échéant, voter contre le Front national". "Ceux qui souhaitent à titre personnel voter contre le Parti socialiste, c'est leur droit le plus strict", a-t-il dit. Le secrétaire général de l'UMP estime tenu un discours "tout à fait comparable" à celui du Premier ministre. "Tout ça, ce sont affaires sémantiques, je ne veux pas rentrer là dedans", a-t-il dit.
La possibilité du vote blanc pour Bertrand. Le ministre du Travail a lui appelé les électeurs de la majorité à "voter blanc" en cas de duel entre le PS et le FN au second tour des élections cantonales. Xavier Bertrand a estimé qu'il ne fallait ni s'abstenir, ni voter PS, ni voter Front national mais exprimer un "vote blanc". "Il est difficilement concevable d'appeler à voter PS alors que c'est un parti qui tape sur le président de la République à longueur d'année", a-t-il souligné
La différence de Pécresse et NKM. Malgré les consignes présidentielles, les ministres de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, et de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, ont laissé entendre qu'elles pourraient se démarquer et voter pour un candidat socialiste en cas de duel avec un frontiste. "Si je me retrouve dans une situation avec un canton où il y a un candidat du FN face à un candidat de gauche modérée, je prends mes responsabilités et je fais battre le candidat du FN", a déclaré Valérie Pécresse sur Europe 1.