L'INFO. Marine Le Pen est débordante d'ambition. L’un des objectifs que s'est fixé la présidente du Front national en vue des prochaines élections départementales, c’est de ravir l'un des bastions de la gauche : le département de la Seine-Saint-Denis. Surprenant de prime abord, mais loin d'être impossible : aux dernières européennes, le FN est arrivé en tête dans le département avec un peu plus de 20% des voix.
>> LIRE AUSSI - Le FN, premier parti de France aux départementales ?
"Jamais la gauche n'a défendu les petites gens". Pas de repos pour les militants frontistes, donc. Pendant les fêtes de Noël, ils étaient ainsi une demi-douzaine à arpenter le marché de Drancy. Et la majorité des passants accepte le tract sans sourciller. "Je le lirai. Il faut se révolter et ils sont là. Oui, j'étais de gauche, avant", confie une dame. Son voisin est dans le même cas, mais "jamais la gauche n'a défendu les petites gens. Pour moi, c'est la plus grande des supercheries. Voter pour le FN ? Ça peut se faire oui, bien sûr !" La dédiabolisation de Marine Le Pen a porté ses fruits.
>> LIRE AUSSI - Le FN place les médias sous surveillance
"Il y a dix ans, on n’osait pas tracter ici". Laurent Spagnol est candidat FN sur le canton du Blanc-Mésnil. "Il y a dix ans, on n’osait pas tracter ici", assure-t-il. Mais les choses ont bien changé. "On est loin de l'image que les gens avaient des militants FN avant, des personnes agressives, racistes. Ils voient qu'on est des petits ouvriers, des travailleurs", explique-t-il au micro d'Europe 1.
>> A LIRE AUSSI - Comment le FN part à l’assaut des universités
Le PS inquiet. Sur le marché, au moment des fêtes, le FN est tout seul. Nulle trace d'un stand socialiste. Et lorsqu’on interroge le patron du PS local, Sissoko Karamoko, on le sent démuni face à la montée du parti d'extrême-droite dans les quartiers populaires : "c'est une chose qui nous inquiète fortement. Je n'arrive toujours pas trop à réaliser cette montée. Il y a eu des promesses, des engagements, et on paye un peu les résultats au niveau national…" Le PS a bien conscience de la situation et a déjà fait ses petits calculs : il risque d'être éliminé au premier tour dans plus de la moitié des cantons du 93, laissant face à face UMP et FN.