En plein Closergate et alors que Valérie Trierweiler est toujours hospitalisée, François Hollande n'échappera pas à une ou des questions sur sa vie privée, lors de sa conférence de presse, mardi. Sous pression, le président a passé le week-end, enfermé dans son bureau de l'Elysée, entouré de ses plus proches collaborateurs. Objectif : déminer et banaliser l'affaire Julie Gayet du nom de cette comédienne avec qui il entretiendrait une liaison.
A quelques heures de ce rendez-vous à haut risque, quatre experts s'imaginent "spin doctors" de François Hollande. Les spécialistes en communication politique Bastien Millot et Arnaud Mercier , le psychanalyste Jean-Pierre Winter et le synergologue Stephen Bunard donnent leurs conseils au président.
> L'avis des spécialiste com' : déminer et devancer
Bastien Millot : déminer AVANT la conférence. Le spécialiste en communication politique Bastien Millot suggère au président d'évacuer l'affaire Gayet avant la conférence de presse. Manière pour François Hollande de ne jamais être associé à Nicolas Sarkozy. Pendant l'entre deux-tours de la présidentielle, le candidat socialiste, toujours soucieux de se démarquer de son prédécesseur, avait promis qu'il tiendrait une conférence de presse tous les six mois, dans laquelle "il ne mélangerait pas vie publique et vie privée", une référence à la phrase devenue culte de Nicolas Sarkozy, 'avec Carla, c'est du sérieux', prononcée en mai 2008.
Pour déminer et rester dans le cadre privé, pas question de donner des interviews, pas question de signer un communiqué signé François Hollande", le meilleur moyen, c'est de faire parler son entourage", décrypte Bastien Millot. Ainsi, le président ne doit jamais s'exposer directement. "C'est un ami personnel ou un très proche conseiller" qui, mandaté par le chef de l'Etat, peut évoquer l'affaire" conclut Bastien Millot.
Arnaud Mercier : devancer LA question. Arnaud Mercier, professeur en communication politique, recommande à François Hollande de "devancer la question qui lui sera posée". "Il doit faire allusion à l'affaire dans son discours introductif pour rappeler qu'il n'y a pas de sujet et qu'il ne veut pas céder à la peopolisation". "On ne va certainement pas entendre 'Avec Julie, c'est du sérieux', plaisante le spécialiste en communication politique. Ensuite, quand la question lui sera posée par un journaliste, il doit dire aux Français qu'il va clarifier les choses".
> L'avis du psychanalyste : réfléchir à un trait d'humour
Jean-Paul Winter conseille d'abord à François Hollande d'évoquer le sujet, mardi, lors de la conférence de presse, sans la résumer à "son histoire personnelle". "Il ne doit pas dire, par exemple, on a porté atteinte à ma vie privée", estime Jean-Paul Winter. Au contraire, François Hollande doit dire "il y a un problème, ce qui m'arrive est un symptôme, qui est que la frontière entre le privé et le public tend à disparaître". Sur la forme, le psychanalyste lui suggère de réfléchir à "un trait d'humour" pour répondre à la question embarrassante sur ses relations avec Julie Gayet. "Un trait d'humour suffisamment équivoque et ambigu pour qu'on se dise qu'il a répondu même s'il ne répond pas vraiment…"
> L'avis du synergologue : "être authentique"
Le synergologue et spécialiste en communication Stephen Bunard recommande justement à François Hollande de moins écouter les communicants. Objectif : renoncer aux éléments de langage. "Son discours doit être authentique, ressenti, sinon, son corps va parler". Exemples récents. Quand il est stressé, le président "cligne beaucoup des paupières", souligne Stephen Bunard. Quand il est dans le non-dit, "il a tendance à rentrer les lèvres de sa bouche", prévient le synergologue. A scruter mardi.
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