Hollande, un homme, des sobriquets

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SOUVENIRS - Le chef de l’Etat a souvent été affublé de toutes sortes de petits noms, plus ou moins flatteurs.

"Qui aime bien châtie bien". Si l’on en croit le dicton, François Hollande est adoré par la classe politique. Depuis des années, le patron du PS devenu patron des Français est affublé de tous les noms - parfois gentils, souvent moqueurs -, par ses congénères. Mercredi matin, c’est son ami Jean-Yves Le Drian qui lui en a trouvé un autre sur Europe 1. L’occasion de plonger dans le dico des surnoms hollandais.

"François courage". "Avoir un bon copain, c’est ce qu’il y a de meilleur au monde", chantait Henri Garat dans l’entre-deux-guerres. François Hollande ne le contredira pas. Proche du chef de l’Etat depuis de nombreuses années, Jean-Yves Le Drian lui a trouvé un nouveau sobriquet - forcément à son avantage -, mercredi matin, sur Europe 1 : "François courage", car "il a trouvé le pays dans une situation extrêmement dramatique, dans un endettement considérable. Il a pris l’ensemble des mesures qu’il fallait prendre face à cette situation d’une gravité extrême", a argumenté le ministre de la Défense.

"Monsieur Bricolage". Fin mars, François Hollande, au plus mal dans les sondages, cherche à rassurer les Français en s’invitant sur le plateau de France 2. Il y rappelle les mesures prises depuis son accession au pouvoir, ce qu’il appelle alors sa "boite à outils". Depuis, l’opposition se marre, et la presse lui trouve cet énième surnom. Des parodies fleurissent même sur la Toile. 

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"Pépère". C’est LE surnom à la mode. Parlez-en au Canard enchaîné, qui l’emploie désormais à chaque fois qu’il parle du président. C’est d’ailleurs le journal satirique qui a révélé l’emploi de ce petit nom dans les couloirs de l’Elysée. Pour le dictionnaire Larousse, un homme pépère est quelqu’un d’ "assez nonchalant, tranquille et en général qui a un certain embonpoint." L'hebdomadaire Le Point en a même fait sa couverture.

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"Flanby". L’idée est venue d’Arnaud Montebourg, un beau jour de 2003, dans les couloirs de l’Assemblée nationale. "Vous imaginez ? Flanby président ?", se moquait Laurent Fabius pendant la primaire socialiste. "Ce n'est pas moi qui l'ai appelé Flanby, c'est son camarade Laurent Fabius", s’est ensuite moqué Nicolas Sarkozy sur RTL. Le point commun entre le flan préféré des enfants et celui qui dirige alors le PS ? Ils sont tous les deux mous et on a beau les secouer dans tous les sens, ils reviennent toujours à la même place, selon ses détracteurs.

"Capitaine de pédalo". Jamais avare d’une critique depuis que la gauche est arrivée au pouvoir, Jean-Luc Mélenchon ne s’était pas gênée non plus pendant la campagne présidentielle. Philosophant dans le Journal du Dimanche sur "la saison des tempêtes" traversée par la France, le leader du front de gauche se pose alors une question : "à présent, à gauche, pourquoi choisir, pour entrer dans la saison des tempêtes, un capitaine de pédalo comme Hollande ?"

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"Le pingouin". C’est peut-être le plus incertain. Dans une chanson présente dans son dernier album, Carla Bruni-Sarkozy chante : "les bras ballants, le pingouin, les bras ballants mais l'oeil hautain". Comment ne pas penser alors à la photo officelle du président ? "Il prend son petit air souverain, mais j'le connais moi, l'pingouin, n'a pas de manière de châtelain... Hé le pingouin! Si un jour tu recroises mon chemin, je t'apprendrai, le pingouin, je t'apprendrai à me faire le baisemain". Et là, comment ne pas penser à la passation de pouvoir, où le nouveau président n’avait pas raccompagné l’ancien jusqu’à sa voiture, comme le veut la tradition ? "Ça aurait pu être pire, le pingouin est un animal plutôt gentil", a réagi le chef de l’Etat avec humour. "Le Pingouin n'a pas d'arrière-pensée politique, mes chansons n'en ont aucune, elles ont des arrière-pensées sentimentales que ce soit en positif ou en négatif. C'est une chanson sur les malappris", a biaisé l’ex-Première dame dans L'Express.

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"Fraise des bois".  "A-t-on jamais caché un éléphant derrière une fraise des bois", voilà ce que disait Laurent Fabius de François Hollande en 2003. "C’était humoristique, c'était un mot gentil", s’est-il défendu 8 ans plus tard, sur RMC. Pourtant, à l’époque où il prononce ces mots, celui qui sera nommé plus tard ministre des Affaires étrangères par son pire ennemi, n’a que mépris pour l'homme qui a pris la suite de Lionel Jospin après la débâcle du 21 avril 2002.

>> Vous en voulez encore ?

Le ministre de l'Education nationale Luc Chatel l'a comparé sur RTL à "Babar le roi des éléphants" dont les histoires "endorment les enfants". Les militants de l'UMP ont moins d’imagination : "L'autre pays du fromage". "On me l’a faite dès la classe de primaire. Je suis heureux de voir que cet esprit ludique demeure jusqu’à la fin de mon existence", se marre le socialiste sur Rue 89. "Guimauve le conquérant", "Monsieur petites blagues", "Pirouette cacahuète"…, la liste s'allonge de jour en jour. Et on en oublie sûrement.