Les familles de victimes de l'attentat de Karachi maintiennent la pression pour que la justice n’enterre pas ce qui ressemble de plus en plus à une affaire d’Etat. Plusieurs familles ont en effet annoncé qu’elles allaient porter plainte contre Jacques Chirac et Dominique de Villepin pour "mise en danger de la vie d'autrui" et "homicide involontaire", a annoncé vendredi leur avocat, Olivier Morice.
Un témoignage qui relance l’enquête
Un ancien PDG d'une société de commercialisation de matériels militaires, la Sofresa, a révélé jeudi devant le juge Renaud Van Ruymbeke qu'un cadre des Directions des constructions navales (DCN) lui avait fait part de "risques pour ses personnels" en cas d'interruption du versement de commissions.
Ces déclarations intéressent au plus haut point les familles de victimes de l'attentat de Karachi en mai 2002 puisque la justice suit depuis plus d'un an la piste de représailles pakistanaises. Ces dernières pourraient être liées à l'arrêt, décidé par Jacques Chirac, du versement de commissions sur la vente de sous-marins Agosta promises par le gouvernement d'Edouard Balladur.
“Ils savent qu'il y a des risques“
Maitre Olivier Morice, avocat des familles de victimes, dit voir dans cet élément la démonstration que le risque avait été pris par l'Etat français de s'exposer à des représailles. "On a la preuve qu'au moment où Jacques Chirac et Dominique de Villepin prennent la décision d'arrêter le paiement, ils savent qu'il y a des risques", a-t-il précisé.
L'audition de Jacques Chirac et Dominique de Villepin comme témoins a déjà été demandée au juge Van Ruymbeke. Les deux hommes ne se sont pas exprimés publiquement. Nicolas Sarkozy et Edouard Balladur ont également été cités par les familles de victimes, qui souhaitent qu'ils soient entendus par la justice.