«Israël est engagée dans un processus qu'elle ne maîtrise plus», estime Dominique de Villepin

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Dominique de Villepin estime que la réponse d'Israël aux massacres du 7-Octobre aurait pu être différente et juge "regrettable" que "Benjamin Netanyahu veuille corriger la situation de la région par la force". L'ancien Premier ministre a félicité Emmanuel Macron d'avoir demandé l'arrêt des livraisons d'armes à Israël. 

L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a rendu hommage lundi aux victimes israéliennes du massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023, mais estimé qu'Israël est depuis "engagée dans un processus qu'elle ne maîtrise plus, qu'elle ne contrôle plus".

"Aujourd'hui, Israël est engagé dans un processus qu'elle ne maîtrise plus, qu'elle ne contrôle plus. Et nous sommes à quelques jours, peut-être, de représailles d'Israël sur l'Iran", a déclaré l'ancien ministre des Affaires étrangères sur Franceinfo, insistant sur l'existence de "possibilités sur le plan diplomatique, puisque l'Iran (...) ne veut absolument pas céder à cet engrenage".

 

"Le rêve chimérique de Benjamin Netanyahu, nous ne pouvons pas l'accompagner"

"Je trouve tout à fait regrettable que Benjamin Netanyahu veuille corriger en quelque sorte la situation de la région par la force, alors qu'il y aurait d'autres possibilités", a ajouté Dominique de Villepin, estimant qu'"il y va aussi de notre sécurité, car ce qui se passe là-bas n'est pas sans conséquence sur ce qui se passe ici". "Le rêve chimérique de Benjamin Netanyahu, nous ne pouvons pas l'accompagner", a-t-il ajouté, félicitant le président Emmanuel Macron d'avoir demandé samedi l'arrêt des livraisons d'armes à Israël.

"C'est un message adressé aux Américains, c'est un message adressé aux Israéliens (...): la conscience internationale n'en peut plus de cette impuissance, elle doit agir", a-t-il dit. Les propos d'Emmanuel Macron, a-t-il poursuivi, sont à replacer dans le contexte de l'accord de cessez-le-feu porté par la France et les États-Unis lors de l'Assemblée générale des Nations unies, "pour essayer de mettre fin au supplice des Palestiniens à Gaza et essayer de faire revenir les otages".

"Le Président de la République française a tenu et a eu raison de dire que quand on appelle à un cessez-le-feu, on ne peut pas dans le même temps, livrer encore des armes qui créent la mort, alors que celles-ci s'avèrent aujourd'hui inutiles à Gaza" où "il n'y a plus rien à détruire", a observé Dominique de Villepin.