Elle est jeune, inconnue du grand public, mère de famille, et c’est la nouvelle égérie des opposants au clan Guérini. Nathalie Pigamo est conseillère municipale de Marseille et c’est elle qui, jeudi soir, défiera le député Jean-David Ciot, qui brigue comme elle la direction de la Fédération socialiste marseillaise depuis que Jean-Noël Guérini a été poussé vers la sortie par les instances dirigeantes du parti.
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"Les petites magouilles entre amis, c’est terminé"
A 33 ans, la jeune femme, du haut de son 1m55, mène une campagne résolument offensive, dans un climat plus que tendu. "Le rapport Richard demandait à Guérini de se mettre en retrait du PS, ce qui n’est toujours pas le cas", fulmine-t-elle au micro d’Europe 1. Nathalie Pigamo connaît la fédération comme sa poche, elle qui y est adhérente depuis l’âge de 15 ans. Pas question pour elle de se laisser impressionner. "On s’attaque à une montage. Certains secrétaires de section me disent : ‘tu comprends on ne peut pas trop se voir sinon on va se faire engueuler’…", assure-t-elle, visiblement remontée. "Les petites magouilles entre amis, c’est terminé", confirme sa garde rapprochée.
Jeudi, les deux camps ont passé leur temps à s’invectiver par voie de presse. "Le problème, c'est que des gens comme Marie-Arlette Carlotti (ministre chargée des Personnes handicapées, Ndlr), Patrick Mennucci (maire du premier secteur de Marseille, Ndlr) ou François Bernardini (maire d'Istres), Ndlr) qui sont derrière Nathalie Pigamo, ont voulu un putsch", a attaqué Jean-David Ciot dans une interview au quotidien La Provence. Réponse de Patrick Mennucci : "J'ai lu que Jean-David Ciot disait que je me cachais derrière elle. C'est faux, mais c'est surtout symptomatique de la conception du pouvoir qu'ont des guérinistes qui ont toujours besoin d'expliquer leurs déboires par des complots".
"On n’est pas en Calabre, pourquoi aurais-je peur ?"
Nathalie Pigamo regrette cette ambiance tendue, alors que le Parti socialiste cherche justement à rénover cette fédération qui a surtout fait parler d’elle dans les pages Justice et Faits-divers. "La seule fédé qui n’organise pas de débat entre les candidats, c’est la nôtre. Je ne comprends pas qu’au XXIe siècle, on n’accepte pas le débat à ce point", dénonce-t-elle. Pas de débat, mais pas question de se dégonfler pour autant : "on dit que l’on va m’écraser, m’humilier… On n’est pas en Calabre, pourquoi aurais-je peur ? Qu’est-ce que l’on va me faire ? Je suis l’expression de la démocratie."
Problème : la démocratie n’a pas toujours droit de cité. Sa principale crainte est en effet la fraude électorale, vu et revue dans l’histoire socialiste. Alors pour être certains que la démocratie fonctionne, des délégués vont être envoyés dans certaines sections, qui ont la réputation de faire et défaire les rois. Ou les reines.