Tout sourit au Front National… Alors que sa présidente Marine Le Pen est donnée de plus en plus régulièrement présente au second tour en 2012 par les sondages, le parti vient enfin d’assurer la vente "définitive" de son ancien siège, le "Paquebot" à Saint-Cloud, ainsi que l’a annoncé son président d’honneur Jean-Marie Le Pen. Une transaction qui devrait permettre au parti d’extrême droite de rembourser de ses dettes, estimées à environ 10 millions d'euros.
Une vente à 10 millions d’euros
C'est d'ailleurs pour 10 millions d'euros que l'immeuble a été cédé. Selon Jean-Marie Le Pen, cette somme n'est pas "à la hauteur" des premières offres il y a trois ans. Le FN souhaitait alors vendre le "Paquebot" pour 15 millions d'euros. L'ancien leader frontiste s'est néanmoins dit "soulagé" au micro d'Europe 1 "parce que le Front National va pouvoir payer les dettes qu’il avait contracté. Cela le met en situation de stabilité pour pouvoir se mettre en ordre de bataille pour la campagne" de 2012", s'est-il félicité . En effet, il est plus simple pour un parti de contracter des prêts quand sa situation financière est saine.
Selon Jean-Marie Le Pen, la transaction va permettre de rembourser des dettes d'environ "5 millions" d'euros dans le conflit qui a opposé le FN à Fernand Le Rachinel. L’ancien imprimeur du FN s’était brouillé avec Jean-Marie Le Pen et avait remporté son procès. Le FN pourra également rembourser "quelque 3 millions d'euros" à Cotelec, une structure présidée par... Jean-Marie Le Pen lui-même. Elle fonctionne comme un micro-parti au côté du FN en recueillant des dons et avait posé une hypothèque sur le "Paquebot.
Des échecs électoraux coûteux
Outre ces dettes, s'ajoutent celles liées aux campagnes électorales. Après l’échec du leader historique en 2007 (10,4%) à la présidentielle, le FN avait subi une déroute violente aux législatives la même année. Avec un score de moins de 5% à ces élections, nombre de candidats avaient été privés du remboursement de leur campagne et la subvention publique du parti avait fondu de 4,5 millions à 1,8 million d'euros. En 2009, la Commission des comptes de campagne avait expliqué qu'"il pourrait être difficile de faire face à certaines échéances" tant que la vente du "Paquebot" ne serait pas conclue.
La vente des 5.000 mètres carrés situés en bord de Seine est surtout la fin d’un long épisode de trois ans au cours duquel le FN a multiplié les promesses de vente ou les annonces de mise aux enchères, sans jamais finalement concrétiser la transaction. L’acquéreur est "un Français", "propriétaire d'établissements de santé et de retraite", qui en fera "ce qu'il voudra", a dit Jean-Marie Le Pen. La transaction s'est réglée jeudi dernier, le 21 avril... soit neuf ans après l'accession de l’ancien candidat à l’élection présidentielle au second tour. Il y a d'ailleurs vu "un clin d'oeil du de destin". Voilà en tout cas de quoi permettre à Marine Le Pen d’aborder sa campagne électorale de façon sereine.