"Etes-vous favorable à l'instauration d'un droit à révoquer les élu-e-s ?" La question est posée sur un bulletin. En-dessous, les cases "oui" et "non" figurent en gros caractères. Depuis samedi et jusqu'à mardi, le Parti de gauche organise une "votation citoyenne" pour réclamer le droit de révoquer les élus, par un "référendum révocatoire" qui pourrait concerner tout détenteur d'un mandat électif, du simple conseiller municipal au président de la République.
Aucune valeur juridique. Le Parti de gauche revendique avoir installé 500 urnes dans 75 départements. Les passants sont appelés à y glisser leur bulletin. Un vote très symbolique, puisqu'il n'a aucune valeur juridique. Mais le Parti de gauche entend bien marquer les esprits avec cette initiative.
>> Exemple en Haute-Garonne avec ce reportage de France 3 :
A l'origine de cette idée du "référendum révocatoire", on trouve Jean-Luc Mélenchon. "Dès qu'un certain pourcentage des électeurs le demande, un référendum est organisé pour savoir si tel ou tel élu continue ou non son mandat", expliquait le candidat à la présidentielle de 2012 au JDD, il y a un mois. Ce type de référendum "existe déjà dans certains États aux USA et dans des pays d'Amérique latine", affirmait-il. C'est l'un des éléments de la "VIe République" que Jean-Luc Mélenchon appelle de ses vœux.
"Ça changerait le comportement des élus". "On ne serait pas dans cette ornière aujourd'hui en France si on avait ce droit citoyen de pouvoir révoquer les élus", a assuré Raquel Garrido, porte-parole du Parti de gauche, invitée du Grand Direct de l'actu, lundi sur Europe 1. Pour elle, "ça changerait le comportement des élus eux-mêmes, parce que, se sachant révocables, ils respecteraient leur programme ou prendraient des engagements qu'il ont l'intention de respecter au moment de faire campagne". "Le droit de révoquer les élus, c'est une épée de Damoclès qui moralise la vie politique", résume-t-elle.
Premier élu dans le collimateur du Parti de gauche : François Hollande. "Il a menti sur une quantité incroyable de choses", tacle Raquel Garrido. Et au-delà du cas de l'actuel président, la porte-parole estime que le système institutionnel ne permet pas de contrôler suffisamment le chef de l'Etat. "C'est la grande faille des institutions de la Ve République", argumente-t-elle. "Contrairement à tous les autres pays qui se disent démocratiques, notre président de la République concentre énormément de pouvoirs et il est totalement dans l'impunité politique : il n'est responsable ni devant le Parlement, ni devant les citoyens".
Polémique à Fréjus. L'initiative du Parti de gauche n'est pas du goût de tout le monde. A Fréjus, dans le Var, la police municipale est intervenue pour tenter d'évacuer le stand des militants du Parti de gauche, installé sur le marché. Or, depuis les dernières élections municipales, la ville est dirigée par David Rachline, sénateur-maire Front national (photo).
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"Il a été établi que le groupe en question s'était installé sur l'un des emplacements du marché dominical sans autorisation", a expliqué David Rachline dans un communiqué. "Un abus de pouvoir", a rétorqué Luc Léandri, conseiller régional du Front de gauche.