Employé par certains, rejeté par d'autres... La gauche se déchire sur l'emploi du terme «islamophobie»
Alors que le meurtre d'un jeune fidèle dans une mosquée du Gard choque la classe politique française, la gauche se divise sur le terme "d'islamophobie". Utilisé par les uns pour caractériser ce crime, le terme est rejeté par d'autres figures de la gauche, qui appellent à en refuser l'usage.
Après l'émotion suscitée par le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard la semaine dernière, la gauche se divise autour de l'emploi du mot "islamophobie". Un terme de la discorde, que certains voudraient bannir. Ainsi, d'un côté, il existe une gauche républicaine qui défend les principes de la laïcité et refuse le mot d'islamophobie, comme l'explique le député socialiste Jérôme Guedj.
Un terme vu comme "un piège" par certains
"Nous sommes également parfaitement lucides sur le projet de ceux qui veulent imposer dans le débat public le concept éminemment politique et pernicieux d'islamophobie. Ce mot leur permet d'englober subrepticement, mais méthodiquement, la contestation des lois laïques. Nous refusons ce piège", juge le député de l'Essonne.
Manuel Valls refuse également ce terme, inventé selon lui par les Mollahs iraniens "pour faire taire toute opposition". Une opposition historiquement partagée par Jean-Luc Mélenchon qui défendait en 2015 le droit de critiquer et de ne pas aimer l'islam.
Changement de position de Jean-Luc Mélenchon
Mais depuis son discours a bien changé. "L'islamophobie, c'est au-delà de la critique de l'islam, c'est au-delà... C'est une incitation ou un meurtre. C'est ça qu'il faut combattre", explique le leader de La France insoumise au micro d'Europe 1.
Et alors que la gauche se divise un peu plus sur le sujet, une potentielle union entre les partis de gauche pour les prochaines élections semble s'éloigner de jour en jour.
