LA PHRASE – La ministre de la culture Aurélie Filippetti était l’invitée de RTL jeudi. Alors que l’on parle beaucoup des produits high-Tech en raison de la sortie du nouvel iPhone d’Apple, elle en a profité pour rappeler sa volonté de taxer les tablettes numériques. L’objectif, dit-elle, c’est de financer la création. Une idée qui fait grincer des dents les constructeurs qui assurent qu’ils sont déjà très taxés en France. Mais la ministre balaye l’argument. « Si vous regardez le prix d’une tablette par exemple, en France, elle n’est pas plus chère que ce qu’on trouve partout ailleurs dans le monde », assure-t-elle. Pour Aurélie Filippetti, le prix des tablettes est donc le même partout.
>> Dans sa chronique, Laurent Guimier revient sur cette déclaration :
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Après avoir épluché les sites de vente en ligne des produits high-Tech dans le monde, le verdict est sans appel : il existe de grosses différences de prix. Et elles sont loin d’être à l’avantage du consommateur français. Si l’on prend comme référence l’iPad d’Apple, il est vendu 509 euros en France et 499 dollars aux Etats-Unis. Ça fait 368 euros seulement de l’autre côté de l’Atlantique. Il y a donc 141 euros de différence en fonction du pays où le produit est acheté.
Le constat est le même pour sa grande concurrente, la Nexus 7 de Google. Le modèle est vendu 229 euros en France et seulement 169 euros aux Etats-Unis. Aurélie Filippetti ne peut donc pas en conclure que les tablettes vendues en France sont aussi bon marché qu’à l’étranger. Mais il existe pire ailleurs dans le monde. Au Brésil, en Pologne ou en Suède, l’iPad est vendu plus cher qu’en France.
Ce qui explique cette différence de prix, c’est la TVA. Dans l’Hexagone, elle est à 19,6%. Les Américains payent des taxes sur la valeur ajoutée beaucoup plus faibles. Si la nouvelle taxe sur les appareils connectés est votée, le ticket de caisse ne s’alourdira pas pour autant d’après la ministre. Selon elle, ce sont les constructeurs qui réduiront leurs marges. Bonne nouvelle en tout cas, cette contribution ne devrait pas voir le jour avant 2015, pause fiscale oblige.