La ministre des Affaires étrangères a tenté mardi de clore la polémique sur son voyage en Tunisie. Interpellée lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, Michèle Alliot-Marie a estimé qu'elle avait répondu à suffisamment de questions sur cette affaire. "Maintenant, cela suffit, je ne répondrai plus à aucune question", a-t-elle martelé.
"Aucun sou français engagé"
La ministre avait reconnu auparavant, devant les députés, que ses vacances en Tunisie, "constituaient une maladresse au regard des événements qui se sont déroules depuis". Elle a insisté sur le fait qu'aucun sou français ou tunisien n'avait été engagé" en utilisant à deux reprises le jet privé de son "ami" tunisien Aziz Miled, accusé d'être un proche de Ben Ali.
C'est le député PS Bruno Le Roux qui a le plus violemment interpellé la ministre durant cette séance de questions, appelant une nouvelle fois à sa démission, "premier acte pour faire à nouveau respecter la République". "L'erreur pour un ministre c'est de prendre l'avion d'un homme d'affaires pour éviter les émeutes", a souligné le député. "La faute, c'est de proposer au retour de ce voyage le concours des forces françaises au maintien de l'ordre en Tunisie", a-t-il conclu.
MAM contre-attaque
En réponse, Michèle Alliot-Marie a non seulement rappelé "son honnêteté et son éthique", mais a aussi contre-attaqué, en rappelant le soutien du PS au président Ben Ali et l'invitation à Paris de plusieurs personnalités proches de Ben Ali par le PS. " Si Monsieur Ben Ali était infréquentable, pourquoi avez-vous attendu trois jours (après son départ de la Tunisie nldr) pour l'exclure de l'internationale socialiste ?", a demandé la ministre.
Un peu plus tôt dans la journée, le Premier ministre François Fillon a réaffirmé un soutien" et celui de l'Elysée à la ministre, malgré un appui de plus en plus vacillant au sein de l'UMP.