Il était critiqué pour ne pas avoir évoqué le nucléaire lors de l’annonce de sa candidature à la présidentielle. Lundi, Nicolas Hulot a clairement pris position sur cette question, chère aux écologistes : "je pense que l'objectif de sortir du nucléaire doit être un objectif clairement affiché", a-t-il déclaré au micro d'Europe 1.
On ne peut plus s’accommoder d'un risque dont on voit maintenant, dans une démonstration tragique, les conséquences. Ce risque se reproduira et se remanifestera. Cet objectif, on doit maintenant l'acter", a expliqué le candidat écologiste dans le train pour Strasbourg, où il a ensuite participé à une manifestation pour réclamer la fermeture de la centrale de Fessenheim.
Selon Nicolas Hulot, "d'autres scénarios sont possibles" :
L’animateur télé a tenu à se justifier sur l’évolution de sa position sur la question : "si Fukushima ne fait pas évoluer les mentalités, je me demande quelle démonstration il faudra avoir pour évoluer sur ce sujet-là", a-t-il argué. "D'autant que je suis convaincu que d'autres scénarios énergétiques sont possibles. Et l'on va tranquillement les envisager ensemble. Cessons de nous dire que l'on ne peut pas faire autrement", a lancé l’ancien présentateur d’Ushuaïa.
Et de se défendre de toute manœuvre électoraliste : "je n'affûte pas mes convictions à l'aune de ce que les militants écologistes ont envie d'entendre. Il se trouve que les événements de Fukushima ont achevé de me convaincre qu'effectivement, le nucléaire ne pouvait en aucun cas être la solution au besoin énergétique de la planète", a-t-il encore insisté.
Un accueil contrasté sur le pont de l'Europe
A son arrivée sur le pont de l'Europe à Strasbourg, l'ancien animateur de TF1 a malgré tout eu droit à un accord mitigé. "C’est bien qu’il soit là. Ça suffit maintenant avec Fessenheim !", lance une militante antinucléaire. "On a compris maintenant avec le Japon, ça suffit !". Mais, très vite, les applaudissements ont laissé place aux quolibets. "Pas d’écologie marchande ! L’écologie anti-capitaliste ! ", a ironisé un autre militant. "Ça sent quand même un peu le calcul électoral", remarque Daniel, écologiste alsacien. "Je suis un petite peu réservé quant à sa venue. Ça fait un peu 'il se passe un truc, alors vite j’y vais'. Ça me parait un peu douteux".
Impassible, Nicolas Hulot a fait mine de ne pas entendre les critiques. "Vingt ans de notoriété ne se gomme pas comme ça", souligne le candidat à l'élection présidentielle de 2012. "Vingt ans de travail de sape sur internet où on fait des amalgames, on introduit des suspicions, c'est normal que cela ait une certaine efficacité. A moi de rétablir la confiance. Ça ne se fera pas du jour au lendemain", conclut-il.
Ce déplacement en région, le premier en tant que candidat à la présidentielle n'a pas laissé indifférents ses "amis" d'Europe Ecologie-Les Verts (EEVL). Stéphane Lhomme, président de l'Observatoire du nucléaire et candidat aux primaires d'EELV pour 2012, a ainsi accusé Nicolas Hulot de "se réveille un peu trop tard" en qualifiant "d'objectif prioritaire" la sortie du nucléaire. La secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts Cécile Duflot s'est contentée de noter que Nicolas Hulot était "dans le doute, comme des millions" de Français.