Les candidats à la primaire PS sont tous d’accord sur une chose : critiquer les sondages. Pléthoriques depuis le lancement de la course à l’investiture socialiste en vue de 2012, ces enquêtes sont accusées de ne rien vouloir dire ou pire, de fausser la donne. Au lendemain du deuxième débat entre les candidats, Martine Aubry est montée au créneau contre les sondages, au micro d’Europe 1. Pour la candidate, distancée par François Hollande, "ces sondages n’ont absolument aucune valeur". Et d’ajouter : "ça n’a aucun sens de publier des sondages sur 141 personnes sur 66 millions d’habitants, sans savoir en plus qui va venir voter".
Selon un sondage TNS-Sofres réalisé après le débat, auprès de 1.800 personnes, François Hollande est vu comme le meilleur candidat à la présidence, parmi les candidats à la primaire (44%). Seuls 20% des sondés ont répondu Martine Aubry. Viennent ensuite Manuel Valls (14%), Arnaud Montebourg (12%), Ségolène Royal (8%) et Jean-Michel Baylet (2%).
Les sondages, un "poison" pour Royal
Mais la principale challenger de François Hollande n’est pas la seule à en avoir après les sondages. Ségolène Royal s’était insurgée la première, à la mi-septembre : sur Europe 1, elle avait qualifié les enquêtes d’opinion de "poison". Elle avait étayé ses propos par un : "M. Balladur aussi devait être élu dans les sondages". L’ex-candidate à la présidentielle de 2007 avait même saisi la Haute Autorité des primaires citoyennes (HAP) pour qu'elle "édicte des règles" aux instituts de sondage.
Pour Manuel Valls, "le match n’est pas joué" en dépit de la victoire annoncée de François Hollande dans les enquêtes d’opinion. "Que 5 millions de personnes aient regardé un débat avec six candidats d'une même famille politique, c'est quand même incroyable", avait-il dit à l’issue du premier débat entre les candidats à la primaire PS. "La mobilisation, la bonne qualité des débats, un scrutin impeccable et un rassemblement autour du candidat" créeront "une force de frappe, une dynamique" pour l'emporter en 2012, a assuré Manuel Valls.
"Aucun sondage n'a élu un candidat"
Même François Hollande, qui caracole pourtant en tête des sondages, avait nuancé la crédibilité de ces enquêtes. Invité du 20H de TF1 début septembre, il avait souligné qu'"aucun sondage n'a élu un candidat".
Pour prévenir toute contestation interne, le premier secrétaire par intérim du PS, Harlem Désir, a saisi mercredi la commission des sondages pour demander "un moratoire de 24 heures sur la publication" des enquêtes d'opinion la veille et le jour de chaque tour de scrutin de la primaire PS, les 9 et 16 octobre.