La décla. "J'étais au mauvais endroit au mauvais moment." C'est ainsi que Michèle Alliot-Marie, ex-ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy, a justifié dimanche sur Europe1 sa mauvaise gestion du printemps arabe lorsqu'elle était au gouvernement. Elle estime ainsi que les polémiques auraient pu être évitées avec un calendrier différent... mais ne prononce pas le mot erreur au sujet de ses décisions. "J'aurai été ministre six mois avant, j'aurai pu percevoir ce qu'il se passait dans le monde arabe et que ni la DGSE ni la CIA n'avait imaginé", a-t-elle simplement assuré, une semaine avant la sortie en librairie de son autobiographie : Au cœur de l’État. "Je serais arrivée trois mois après, j'aurai géré la question comme on le fait dans d'autres circonstances", a-t-elle ensuite avancé.
Des "adversaires" dans son propre camp. Michèle Alliot-Marie, qui assure avoir reçu à l'époque le soutien de Nicolas Sarkozy, estime que certains, au sein même de l'UMP, ont voulu mettre de "l'huile sur le feu", convoitant son poste au quai d'Orsay. "On a des adversaires politiques dans d'autres camps, on en a également dans le même camp que le sien", a-t-elle lâché, sans donner de nom.
Une ministre polémique. Ministre des Affaires étrangères de novembre 2010 à février 2011, Michèle Alliot-Marie a notamment été critiquée pour avoir proposé à l'ex-dirigeant contesté Zine el-Abidine Ben Ali, en pleine révolution tunisienne, d'envoyer des policiers français pour former les forces de l'ordre tunisienne à encadrer les manifestations. Elle également été accusée d'être proche de l'homme d'affaire Aziz Miled, lui même proche de Ben Ali, et d'avoir profité de son jet pour des voyages privés.