La réplique. Décidément, Claude Bartolone fait parler de lui. Ayant visiblement peu apprécié le recadrage de Manuel Valls et Michel Sapin à son égard après qu'il a conseillé au gouvernement la "confrontation" avec l'Allemagne, le président de l'Assemblée a répliqué via un billet de blog, dimanche. Dans cette note intitulée "Tempête dans un verre d'eau", le quatrième personnage de l'Etat prodigue, cette fois, ses "recommandations" aux membres du gouvernement Ayrault. Pas sûr que les "camarades" Valls et Sapin apprécient à leur tour.
Bartolone invite Sapin à rouvrir son Larousse. "Parler de confrontation est une erreur de mot et même de concept". "Si on veut que le débat ait vraiment lieu, il faut éviter les mots qui blessent", a fustigé le ministre du Travail, dimanche, invité du Grand Rendez-vous Europe 1/Le Parisien/i>Télé. Une erreur de vocabulaire ? Claude Bartolone s'en défend. Le titulaire du Perchoir en veut pour preuve la définition donnée par Le Larousse. Confrontation. nom féminin (latin médiéval confrontatio, -onis). action de rapprocher des choses, de les comparer en les opposant", peut-on lire sur sa note de blog.
Du sang froid. Claude Bartolone donne ensuite une petite leçon aux "camarades" Valls et Sapin, sous toutefois jamais les nommer. "D’abord, le sang-froid. Que les ministres qui s’offusquent des positions émanant des parlementaires, se concentrent un peu moins sur le commentaire de celles-ci et un peu plus sur l’état d’avancement de leurs dossiers. Beaucoup reste à faire", leur rappelle le titulaire du Perchoir.
Bartolone ne se "taira plus". Celui qui a pris l'habitude de dire tout haut ce qu'il pense compte bien garder sa liberté de ton. "Les dernières années – notamment sous le quinquennat de Monsieur Sarkozy – ont pu faire oublier que la France est une démocratie parlementaire. Qu’il soit désormais permis aux élus du Peuple de parler sans pour autant faire tomber la foudre ou être considérés comme le syndicat de défense de je ne sais quel intérêt", rétorque Claude Bartolone. Le titulaire du Perchoir en appelle aussi au "courage" dont doivent faire preuve les responsables politiques dans la défense de leurs idées. "Moi, je ne me tairai plus", prévient-il, "je m'en suis fait la promesse depuis un certain 21 avril 2002, où nos silences assourdissants et nos petites lâchetés ont fait payer aux Français le prix fort : dix ans de droite".