L’INFO. L’un ambitionne de devenir président de l’UMP, l’autre en est l’actuel co-dirigeant. Le premier est maire de Nice, le second dirige Bordeaux. Christian Estrosi et Alain Juppé n’ont pourtant pas que des points communs. En 1987, alors qu’il n’était encore qu’un motard professionnel, Christian Estrosi s’était fendu d’une lettre de protestation au ministre du Budget de l’époque au sujet d’un redressement fiscal. Un ministre du nom d’Alain Juppé.
Estrosi se plaint… L’échange entre les deux hommes a été retrouvé par Bakchich, qui publie la réponse écrite d’Alain Juppé. Christian Estrosi se plaignait des redressements fiscaux qui visaient sa société, Speed 06, et à lire la réponse de l’actuel maire de Bordeaux, il aurait mieux fait de s’abstenir. Dans ce courrier daté du 13 janvier 1987, Alain Juppé détaille alors "les nombreuses irrégularités constatées dans votre comptabilité ainsi que le dépôt hors délai des déclarations de résultats afférents aux exercices clos en 1983 et 1984 justifiaient la mise en œuvre par le service d'une imposition d'office".
… Juppé le recadre sèchement. Pour justifier sa décision, Alain Juppé cite les notes de restaurants que Christian Estrosi a fait payer par sa société, et qui ne peuvent être "considérées comme ayant pour finalité la prospection d'une clientèle déjà acquise et limitée aux seuls sponsors contractuels". Il y a également les "nombreux frais de déplacement ou de séjours, spécialement à l'étranger, pris en compte par la société, ils n'ont pu qu'à bon droit être exclus des charges déductibles en tant que dépense d'agrément". Et sa conclusion ne manque pas de sel. Alain Juppé se propose de remplacer les pénalités pour "manoeuvres frauduleuses" par des majorations "pour absence de bonne foi".