LA PHRASE - Le président de l’UDI Jean-Louis Borloo était l’invité d’Europe 1 lundi matin. Alors que la colère des transporteurs routiers se cristallise autour de l’écotaxe, l’ancien ministre l’a vivement critiquée. Estimant ses modalités trop complexes, il a demandé à ce qu’elle soit remise à plat. Piquée au vif, Cécile Duflot a immédiatement réagi sur Twitter. "Là je crois que Jean-Louis Borloo a attrapé le pompon de la mauvaise foi : c’est lui et son cabinet qui ont monté le dispositif !", a-t-elle rappelé.
Ce à quoi Jean-Louis Borloo a répondu "que les écologistes étaient les seuls à ne pas l’avoir votée à l’époque parce qu’ils la trouvaient pas assez dure et pas assez sévère".
>> Dans sa chronique, Laurent Guimier revient sur cette déclaration :
Jean-Louis Borloo a été ministre de l’Ecologie du 19 juin 2007 au 13 novembre 2010. Le prestataire technique Ecomouv a été choisi à l’époque de l’ancien gouvernement. Un appel à candidatures a été lancé le 31 mars 2009 par le ministère de l’Ecologie. Le cabinet de Jean-Louis Borloo a suivi le dossier. Si Nathalie Kosciusko-Morizet a signé le contrat en janvier 2011, l’appel d’offre a bien lieu sous Borloo.
Les routes sur lesquelles les portiques seront installés ont été choisies le 18 novembre 2009. Le décret 2009-1588 dresse la liste officielle des routes épargnées par l’écotaxe. La fameuse RN164 entre l’Ile et vilaine et le Finistère en fait partie. A l’époque, le décret est signé par le Premier ministre François Fillon, le ministre de Budget, le secrétaire d’Etat aux transports Dominique Bussereau et Jean-Louis Borloo.
ALORS VRAI OU FAUX ? Contacté par le "Vrai-Faux de l’info", le responsable d’un syndicat de transporteurs routiers qui a suivi le dossier depuis le début du Grenelle affirme que "le ministre des transports travaillait main dans la main avec Jean-Louis Borloo". Cécile Duflot a donc raison de dire que les modalités de l’écotaxe ont été pilotées par l’ancien ministre de l’Ecologie.