Invitée de Sonia Mabrouk, Cécile Duflot, ancienne ministre du logement et directrice générale de l'ONG Oxfam, a défendu sa conception d'un militantisme non violent : "Je considère que la désobéissance civile non violente est plus efficace. C'est ma conviction de longue date qui s'est éprouvée par l'expérience", a-t-elle déclaré.
Néanmoins, cette militante écologiste de longue date se laisse "questionner parce que font les uns et les autres. Je ne pense pas avoir la science infuse et savoir tout mieux que tout le monde. Je constate que certains disent que la situation est trop tendue et trop difficile et qu'il faut passer à des méthodes d'action plus brutales. Je ne pense pas que ça va nous aider".
"Les écologistes étaient méprisés"
L'ancienne ministre explique la vive colère de certains militants écologistes par le désintérêt qu'ils ont pu rencontrer : "Il y a 20 ans, vos studios n'étaient pas ici, mais je disais la même chose au micro d'Europe 1. Tout le monde rigolait et les écologistes étaient méprisés. Si on avait écouté les alertes des scientifiques et des climatologues il y a 20 ans, on ne serait pas dans cette situation".
Elle a également alerté sur les moments de tension "autour de l'eau ou des ressources simplement habitables pour l'espèce humaine qui vont devenir de plus en plus importants. C'est une réalité". Ainsi, elle déclare comprendre les militants les plus radicaux sans être en accord avec leurs méthodes d'action.
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La directrice d'Oxfam est revenu sur la notion de légalité des actions écologistes : "Je fais toujours attention parce que la question de rester dans la loi est toujours compliquée. À Sivens, les militants ont voulu empêcher la construction de ce barrage. Ils étaient considérés comme désobéissants car ils ne respectaient pas la loi. Depuis ce barrage, toutes les dispositions légales ont été toutes invalidées par par la loi. Le barrage est devenu illégal. Cela pose la question du cadre", analyse Cécile Duflot.