Il n’est pas toujours facile de concilier la présidence du Fonds monétaire international (FMI) et les habits de possible candidat socialiste à l’élection présidentielle. Le dernier rapport du FMI, que préside Dominique Strauss-Kahn (DSK), préconise en effet un recul de l'âge du départ à la retraite. En fait, le rapport soutient qu'un recul est préférable à une baisse des pensions.
Une ligne de conduite toutefois embarrassante pour DSK, alors que le parti socialiste ferraille contre le gouvernement pour s’opposer au report de l’âge de la retraite.
Woerth dit "merci" à DSK
La position du FMI est une aubaine pour le gouvernement, qui n’a pas manqué de souligner les contradictions entre le PS et DSK. Eric Woerth s’est ainsi félicité que "le FMI salue la réforme française".
"Merci Dominique Strauss-Kahn, de ne pas être au fond, dans une posture idéologique et uniquement électoraliste et d'être un homme d'Etat responsable", a poursuivi le ministre du Travail sur Public Sénat, alors que se déroule devant la chambre haute l'examen du projet de réforme des retraites.
Le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez a renchéri, déclarant : "le FMI dirigé par Dominique Strauss-Kahn montre très clairement que la seule voie en matière de réforme des retraites c'est de reporter l'âge légal de départ, toutes les autres solutions étant un rideau de fumée".
Le FMI "n’est pas DSK"
"Le FMI dit quelque chose mais ce n’est pas DSK. C’est un travail qui est fait dans des conditions collectives mais qui n’a pas besoin d’un accord politique de son président", s’est empressé de nuancer le député socialiste Jean-Marie Le Guen, qui fait partie de la garde rapprochée du patron du FMI.
"Il faut qu'Eric Woerth aille vraiment très mal pour avoir besoin de remercier des adversaires politiques potentiels“, a pour sa part raillé Marisol Touraine, secrétaire nationale du PS. “Le FMI ne s'immisce pas dans la vie politique nationale et Dominique Strauss-Kahn, pour le moment reste là où il est", a-t-elle ajouté.