Le projet de loi sur la réforme des retraites sur tous les fronts mardi. Les confédérations syndicales ont appelé à une grosse journée de mobilisation dans l'espoir de faire bouger Nicolas Sarkozy sur sa réforme des retraites. Et par ailleurs, le texte est présenté par le ministre du Travail devant l’Assemblée nationale.
Pour les syndicats, le gouvernement doit revoir sa copie. Des "négociations" sont envisageables, a rapporté le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino. Il a expliqué qu’il peut y avoir des "négociations" si "l'impact financier" des éventuelles modifications "ne remet pas en cause l'équilibre" global. L'exécutif a gardé dans sa manche de quoi faire quelques concessions. Europe1.fr fait le point sur les pistes possibles.
L’âge de départ à la retraite. C’est l’enjeu principal du texte : passer de 60 à 62 ans l’âge légal de départ à la retraite d’ici 2018. Pour la première fois, il sera aligné pour les fonctionnaires comme dans le privé. Les syndicats souhaitent négocier ce point, notamment pour ceux qui ont commencé à travailler tôt. Car aujourd'hui, ceux qui ont débuté une activité professionnelle dès l’âge de 14 ans, 15 ans ou 16 ans peuvent partir à la retraite avant 60 ans, et pour ceux qui ont commencé à travailler à 17 ans à 60 ans. Une mesure qui devrait rester comme telle dans la réforme des retraites. Par contre, ceux qui ont débuté leur carrière professionnelle dès l'âge de 18 ans seront pénalisés par le nouvel âge légal de départ à la retraite et devront ainsi cotiser plus. C'est pourquoi les syndicats espère que ce dispositif leur sera appliqué.
Sur ce point, le gouvernement risque d’être inflexible. Une chose "ne changera pas : le recul de l'âge de départ à 62 ans", a soutenu Henri Guaino. Car ces mesures sont indispensables à la préservation du système français de retraites par répartition dans lequel les pensions des retraités sont financées par les cotisations des actifs, assure l’Elysée. La démographie, avec l'allongement de la durée de la vie, oblige à travailler plus longtemps, selon le gouvernement.
La durée de cotisation. Actuellement à 40 ans, avec la nouvelle réforme, elle sera allongée. Elle passera ainsi à 41 ans en 2012 et à 41,5 ans en 2020. Toutefois, les syndicats ne demandent pas à négocier ce point en particulier.
La pénibilité. Les syndicats demandent à ce que cette notion soit reconnue en tant que telle. Aujourd’hui, la réforme des retraites prévoit pour ceux qui s’épuisent à porter des charges lourdes tout au long de la journée ou encore ceux qui travaillent en permanence à quatre-pattes une possibilité de demander à partir à l’âge de 60 ans, à conditions de justifier d’un taux d’incapacité physique d’au moins 20%, certificat médical à l’appui.
Cette approche médicalisée déplaît aux syndicats. Ils veulent une "règle simple", basée sur une formule type nombre d’années de métier pénible = nombre de trimestre en bonus.
Les polypensionnés. 40% des salariés sont concernés par cette mesure, ayant travaillé dans le public et le privé. Ils peuvent être pénalisés en fonction du mode de calcul utilisé. C'est pourquoi les syndicats souhaitent que le calcul de leur pension soit amélioré.
Le gouvernement pourrait nommer un rapporteur pour faire des propositions sur le sujet.