Après tant de "haines", Nicolas Sarkozy n’a plus qu’un mot à la bouche : le rassemblement. Depuis son élection à la tête de l’UMP dimanche dernier, l’ancien président de la République a reçu toutes les pointures de son parti. Avant de passer aux séquences suivantes (campagne pour les départementales en mars 2015, refonte du parti, nouveau congrès début avril et les régionales en décembre), Sarkozy est soucieux d’afficher l’unité au sein de sa famille politique. Au risque parfois de sourire à côté de ceux qui l’ont égratigné et qu’il a lui-même critiqués il n’y a pas si longtemps…
Autoproclamé "candidat du renouveau" pendant sa campagne, Bruno Le Maire a été le premier reçu par Nicolas Sarkozy, mardi matin au siège de l’UMP. Il a demandé au nouveau "boss" de charger un de ses proches, Thierry Solère, de l’organisation de la primaire pour la présidentielle.
• Nicolas Sarkozy sur Bruno Le Maire, le 2 décembre 2014 dans le Canard Enchaîné : "Bruno, c’est du pipeau ! Il finira en slip kangourou".
• Nicolas Sarkozy sur Bruno Le Maire, le 15 octobre 2014 dans le Canard Enchaîné : "ce connard que j’ai fait ministre".
• Bruno Le Maire sur Nicolas Sarkozy, le 25 novembre 2014 : "avec moi, il n’y aura pas de guerre des chefs à l’UMP".
• Nicolas Sarkozy sur Bruno Le Maire, dans le livre "ça reste entre nous, hein ?" : "Il est utile. On a toujours besoin d'un énarque qui parle allemand dans les sommets internationaux. Le pauvre, il écrit des livres que personne ne lit. Ah si, il y en a un que j'ai lu, c'est celui où il se masturbe !"
Juste après Bruno Le Maire, Nicolas Sarkozy a reçu un autre candidat à la primaire, Xavier Bertrand. Là aussi, sourire "freedent" de rigueur devant la porte du siège de l’UMP. Et pourtant, les deux hommes ne sont pas vraiment très proches…
• Xavier Bertrand sur Nicolas Sarkozy, le 7 novembre 2014, sur Europe 1 : "à force de critiquer tout le monde, il y a une question qui se pose : qui aime-t-il, à part lui ?"
• Nicolas Sarkozy sur Xavier Bertrand, dans le livre "ça reste entre nous, hein ?" : "ce bon à rien, ce petit assureur" ; "c'est un médiocre, ce n'est pas la reconnaissance qui l'étouffe" ; "lui, ce sera pieds nus, avec des plaies ouvertes, dans les mines de sel".
• Xavier Bertrand à Nicolas Sarkozy, lors d’une rencontre en 2012 : "je ne veux plus être ton ministre, je veux être ton président"
Troisième homme de l’élection interne pour la présidence de l’UMP, Hervé Mariton a recueilli 6,32 % des voix. Pendant toute la campagne, le député de la Drôme n’a pas arrêté de lancer des piques à Nicolas Sarkozy. Et lui aussi affichait son plus grand sourire, mardi matin rue Vaugirard.
• Hervé Mariton sur Nicolas Sarkozy, le 16 novembre 2014 (selon le JDD) : "il est talentueux mais ni maîtrisé ni maîtrisable"
• Nicolas Sarkozy sur Hervé Mariton, le 20 novembre 2014 (en meeting) : "tu peux ne pas être d’accord et avoir l’air de sourire. C’est ridicule !"
• Hervé Mariton sur Nicolas Sarkozy, le 22 août 2014 : "ça n’a pas de sens qu’il soit président de l’UMP"
L’ancien Président et l’ancien Premier ministre ne sont pas des proches, bien au contraire. François Fillon aurait même contesté la régularité du paiement par l’UMP des pénalités de dépassement de campagne de la présidentielle de 2012. Dans l'ouvrage "Sarko s'est tuer", Gérard Davet et Fabrice Lhomme affirment que l'ancien Premier ministre avait abordé le sujet lors d'un déjeuner avec le secrétaire général de l'Elysée, Jean-Pierre Jouyet, pour lui demander d'accélérer les procédures judiciaires visant Nicolas Sarkozy. Ce que Fillon a démenti.
• François Fillon sur Nicolas Sarkozy, le 18 juin 2014 : "s’il revient, tout explose"
• Nicolas Sarkozy sur François Fillon, dans le livre "ça reste entre nous, hein ?" : "c’est un loser"
• François Fillon sur Nicolas Sarkozy, le 12 octobre 2013 à Valeurs Actuelles : "quand on perd une élection, on a le devoir d’en analyser les raisons. On est obligé de se remettre en cause, sinon, c’est un bras d’honneur aux Français".
• Nicolas Sarkozy sur François Fillon, en 2008 : "Fillon, il est aussi lisse que sa mèche"
Mercredi, Nicolas Sarkozy a terminé ses consultations par le meilleur morceau. Le président de l'UMP a reçu son principal rival pour l'élection présidentielle de 2017, Alain Juppé. Ce dernier s'est réjoui d'une "volonté partagée de remettre l'UMP sur les bon rails", notamment sur les primaires qui interviendraient "au plus tard à la rentrée de septembre-octobre 2016". Pourtant, les deux hommes n’ont pas toujours été sur les mêmes rails dans le passé…
• Alain Juppé sur Nicolas Sarkozy, le 2 décembre 2014 sur son blog : "je suis prêt à participer au renouveau de l'UMP et au bon fonctionnement de ses instances, non pas dans je ne sais quel comité naphtaline qu'on sortirait de l'armoire de temps en temps".
• Nicolas Sarkozy sur Alain Juppé, dans le livre "ça reste entre nous, hein ?" : "Alain, je l'aime bien. Il a dix ans de plus que moi. Puis-je rêver d'un meilleur rival ? Il me fait passer pour jeune".
• Alain Juppé sur Nicolas Sarkozy, le 23 septembre 2014 sur BFMTV : "Vous savez, tout changer... On peut aussi appeler ça le PMU à la place de l'UMP. Si c'est ça le changement, ça ne sera pas tout à fait fondamental".
• Nicolas Sarkozy à Alain Juppé, le 3 septembre 2014 au Canard Enchaîné : "mais je vais te tuer".