Le virage à droite du chef de l’Etat, pas encore officiellement candidat, a fait réagir jeudi. En meeting à Orléans, François Hollande a brocardé les propositions de Nicolas Sarkozy, sans citer son nom : "le prochain référendum, c'est l'élection présidentielle". Exhortant les Français à "ne pas céder à la stigmatisation de l'autre", il a fustigé la "manie d'opposer les Français", martelant que le quinquennat avait été "celui de la division, de la discorde".
"Nicolas Sarkozy commence sa campagne avec un positionnement très à droite", a de son côté commenté sur Europe 1 Bertrand Delanoë, maire PS de Paris. Citant les positions du président sur le mariage gay ou l’euthanasie, exprimées dans un entretien au Figaro Magazine, Bertrand Delanoë juge que le président est "hyper réactionnaire et ne propose aucune réforme de société, aucun progrès".
"Plus réac, est-ce possible ?"
La candidate Europe Ecologie-Les Verts (EELV) a de son côté dénoncé un président qui a "choisi d’engager sa campagne en allant braconner sur les terres de la droite extrême". Outre l’idée d’un référendum sur les chômeurs, elle critique la mise en place d’une "justice sans garanties pour les étrangers".
Même son de cloche du côté de Dominique de Villepin. "La stratégie de Nicolas Sarkozy, on la voit se dévoiler jour après jour. Marine Le Pen ne sera pas candidate. Il s’agit de capter un certain nombre de voix à l’extrême droite", estime le candidat.
Stéphane Le Foll, responsable de l’organisation de campagne de François Hollande, s’en prend de son côté aux positions exprimées par Nicolas Sarkozy sur l’euthanasie, le mariage homosexuel et le droit de vote des étrangers. "On voit clairement qu’il cherche à parler à un électorat spécifique. Il se cristallise sur des positions de la droite à des fins électoralistes", lance-t-il dans France-Soir. L’ancien député UMP Jean-Luc Romero s’interroge quant à lui sur son compte Twitter : "sur les questions de société plus réac, est-ce possible ?"