D’où vient-il ? Journaliste bien connu des Français dans les années 80, Claude Sérillon se faisait plus discret ces dernières années, à l’exception notable de sa participation dominicale à Vivement dimanche aux côtés de Michel Drucker. Mais pour les téléspectateurs, il reste un professionnel sans concession. Une indépendance qui lui a cependant joué des tours.
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En 1979, il est en effet remercié d’Antenne 2 pour avoir évoqué dans sa revue de presse l’affaire des diamants de Bokassa mettant en cause Valéry Giscard d'Estaing, alors président de la République. Après un passage à TF1, il revient sur Antenne 2 en 1986 pour présenter le JT de 20 heures et pour… y être remercié une nouvelle fois en 1987 pour avoir "osé" lancer au préfet de police de Paris, au sujet de l'affaire Oussékine, "c'est inexact". Placardisé pendant dix ans, il reprend les manettes du JT en 1998. Un an plus tard, il mène une interview sans concession à Lionel Jospin, que le Premier ministre n’a pas apprécie. En 2001, Claude Sérillon est viré pour la troisième fois de sa carrière.
Pourquoi lui ? Agé de 62 ans, il a bourlingué et connaît les us et coutumes de ses confrères, ce qui lui confère une expérience des médias difficilement contestable. Comme François Hollande, ironiseront les sceptiques. Oui, mais le chef de l’Etat a d’autres chats à fouetter que de surveiller ce qui s’écrit sur lui, rétorqueront ses proches. La communication au sein de la majorité est parfois tellement cacophonique qu’un professionnel aguerri ne devrait pas faire de mal à l’exécutif.
Autre élément qui explique le choix du président : il a une totale confiance en Claude Sérillon, qu’il considère même comme un ami. Alors que personne au Parti socialiste ne misait un euro sur François Hollande, le journaliste est présent dès 2010 au petit-déjeuner du lundi qui rassemble les indécrottables hollandais. Pour se préparer à son débat de l’entre-deux-tours contre Nicolas Sarkozy, c’est à lui que fait appel le socialiste. Lundi dernier, dans l’après-midi, le président travaille encore sur ses vœux aux Français. Et devinez avec qui…
Enfin, même si ça peut paraître anecdotique pour certains, pour eux ça veut dire beaucoup : Claude Sérillon est nantais, comme Jean-Marc Ayrault, qu’il connaît de longue date. Pas anodin quand il s’agira d’arrondir un peu les angles avec Matignon…
Claude Sérillon, c’est aussi… Celui qui a présenté Téléthon pendant plus de dix ans. Et a offert à cette occasion aux téléspectateurs un fou rire qui passe dans tous les best of de fin d’année :
Le journaliste, mis de côté sur France 2, a rebondi en 2007 sur le canapé rouge de Michel Drucker, où il tient chaque dimanche une chronique politique. L’occasion pour cet homme de gauche qui refuse de le dire de critiquer avec force, mais humour, Bernard Kouchner, un socialiste converti au sarkozysme.