Rares sont les présidents de la République française à avoir été célibataires ou en situation de célibat. C'est désormais le cas de François Hollande. Ce dernier a annoncé samedi à l'AFP "la fin de sa vie commune avec Valérie Trierweiler", deux semaines après la révélation de sa liaison avec l'actrice Julie Gayet, précisant qu'il s'exprimait à titre personnel et non en tant que chef de l'Etat.
>> Quelle incidence cette rupture va-t-elle avoir ? Éléments de réponse.
Aucune conséquence diplomatique. Le chef de l’État désormais célibataire ne bousculera pas son agenda. Comme prévu, il devrait se rendre à Washington le 11 février, pour rencontrer son homologue américain. "Le président compte voir le président Hollande comme prévu", a d'ailleurs indiqué la Maison-Blanche, après l'annonce de la séparation du président français et de Valérie Trierweiler. D'autres déplacements prévus à l'étranger, comme celui en Turquie le 27 janvier, n'incluent pas de Première dame dans le protocole. D'ailleurs, ces dernières semaines, l'ex-Première dame participait de moins en moins aux déplacements officiels.
"Mme Trierweiler n'était pas là lors de cinq déplacements récents mais elle s'est rendue en Afrique du Sud pour les cérémonies en hommage à Nelson Mandela", a ainsi précisé L'Elysée au Figaro, au début du mois de janvier. "Il n'y a aucune règle sur la présence de la première dame lors des visites à l'étranger et ce n'est pas un personnage absolument nécessaire. C'est simplement une tradition qui, selon moi, a fait son temps", tranchait même Armelle Le Bras-Chopard, auteure de l'ouvrage Première dame: second rôle, la semaine dernière, citée par L'Express.
Des économies pour l'Etat. Cette séparation va au moins changer une chose concrète : l'Etat va faire de (petites) économies. Selon des chiffres communiqués par Matignon, Valérie Trierweiler disposait d'un cabinet composé de cinq personnes, pour un coût mensuel de 19.742 euros par mois.
Un changement d'image ? "Avec la première dame, on est davantage dans le registre de l'affectif, dans la construction d'une image plus humaine, plus sympathique", analysait pour l'Express Christian Delporte, spécialiste de communication politique, le 15 janvier. Un "image" dont François Hollande devra désormais se passer. Mais qu'il faut toutefois nuancer : Valérie Trierweiler était la moins populaire des Premières dames françaises. Selon un sondage BVA pour le Parisien-Aujourd'hui en France, 54% des Français souhaitait même qu'elle ne joue plus aucun rôle à l'avenir. "Elle le plombe politiquement, elle n’est pas populaire auprès des Français", commentait même la semaine dernière pour Europe1 un proche de François Hollande.
Un président célibataire? De rares précédents. Avant François Hollande, peu de président de la République se sont retrouvés dans une pareille situation. C'est le cas, par exemple, du premier d'entre eux : Louis-Napoléon Bonaparte. Devenu président le 20 décembre 1848 (jusqu'en 1852), cet homme aux multiples conquêtes féminines s'est 'installé à l'Elysée en célibataire. Il ne se marie qu'une fois devenu l'empereur Napoleon III, en 1853.
Autre célibataire endurci, le président Gaston Doumergue, entré à l'Elysée en 1924, ne se marie que... 12 jours avant la fin de son septennat. Nicolas Sarkozy, entre son divorce d'avec sa deuxième épouse Cécilia en octobre 2007 et son remariage avec Carla Bruni en février 2008, vit non marié à l'Elysée pendant trois mois et demi. Il est d'ailleurs le premier chef de l’État à avoir divorcé. Par ailleurs, le président René Coty (1954-1959) se retrouve veuf un an après son accession à l'Elysée, quand il perd son épouse Germaine, décédée en 1955.
Un président célibataire, ça vous dérange ?