Elle aussi a vécu le déferlement médiatique au moment de l'affaire DSK. Invitée d'Europe 1 jeudi, Anne Sinclair livre son analyse de l'affaire Hollande-Gayet, qui a défrayé la chronique ces dernières semaines.
Closer a fait "une opération commerciale". Anne Sinclair n'a pas été "surprise" par l'ampleur prise par les révélations du magazine Closer. "La presse people, on sait ce qu'elle est, et on sait quels sont ses ressorts, qui sont des ressorts commerciaux", a commenté la directrice éditoriale de la version française du site Huffington Post. Pour Anne Sinclair, il faudrait d'ailleurs arrêter d'appeler ça de la 'presse people', parce que c'est une opération commerciale". La Une de Closer n'était d'ailleurs pas "un scoop" mais "des photos où on identifiait personne", juge encore la journaliste.
Comment les médias ont traité l'affaire. "L'ensemble de la presse, dans la mesure où c'est devenu public, a repris l'information. Simplement, il y a reprendre et reprendre. Je pense que nous, au Huffington Post, on a été assez décent, assez digne. Il y a un certain nombre de journaux qui se sont abrités derrière : "Ah, ce n'est pas nous, c'est la presse people. Donc à ce moment-là, c'est un événement, il faut qu'on le reprenne, a commenté l'ancienne intervieweuse star de la télé. Anne Sinclair estime néanmoins que "la presse générale est restée plutôt sobre" dans le traitement de l'affaire "parce qu'il n'y avait pas de scandale".
Un président traité comme "une vedette". Pour Anne Sinclair, l'affaire Hollande-Gayet est inédite dans la mesure où pour la première fois en France, "le président de la République a été traité comme une vedette du showbiz". "Ce qui était jusque-là réservé à Vanessa Paradis, Johnny Hallyday ou à la famille princière de Monaco, a été appliqué à François Hollande, dans une séquence très importante du quinquennat, qui aurait pu être complètement bousculé et qui a été parasité par cette annonce".
"Pas à juger un personnage public par son histoire privée". Pour la journaliste, l'affaire Hollande-Gayet "n'a aucune implication politique". Dit-elle quelque chose de François Hollande ? "J'estime qu'on ne doit pas juger un personnage public dans sa fonction publique par son histoire privée et ses aventures sentimentales. Ça ne nous regarde pas", a commenté l'ancienne épouse de Dominique Strauss-Kahn, qui garde un très mauvais souvenir des Une qui lui avaient été consacrées au moment de l'affaire DSK.
"Un président doit avoir une vie transparente". "Aujourd'hui, les fonctions suprêmes appellent un oubli suprême de soi", estime Anne Sinclair. "Je crois que quand on aspire à des responsabilités politiques, et François Hollande l'a parfaitement résumé, un président de la République se doit d'avoir une vie assez transparente", a conclu la patronne de presse. Lors de sa conférence de presse, le chef de l'Etat avait indiqué que "l'essentiel, selon lui, était que la transparence, c'est-à-dire les moyens qui sont consacrés aux conjoints devaient être connus, publiés et les moins élevés possibles".
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