Ils ne s'étaient pas affichés en public depuis la formation du gouvernement, en mai. Vendredi, le Premier ministre Edouard Philippe et son ancien mentor Alain Juppé ont fait assaut d'amabilités à Bordeaux pour leurs retrouvailles. "Je suis très heureux d'être auprès de lui (…) Je lui souhaite de réussir", a déclaré Alain Juppé en accueillant le Premier ministre à l'hôtel de ville. "Et j'ai eu l'occasion, comme on dit, de 'tweeter' en expliquant que je lui conservais évidemment une entière gratitude pour toute l'aide qu'il m'a accordée au fil des années (…) C'est un sentiment de satisfaction (qu'il soit Premier ministre), la relève est assurée", a estimé le maire de Bordeaux, louant pour les journalistes "ses qualités, sa compétence, sa bonne humeur".
Je ne me suis jamais défaussé de mes échecs sur autrui. Ma gratitude envers E. Philippe et G.Boyer notamment est entière.
— Alain Juppé (@alainjuppe) 18 octobre 2017
"Bonne chance". Lors de la nomination à Matignon de son lieutenant, Alain Juppé avait souhaité "bonne chance" à celui qui était son porte-parole durant la campagne de la primaire de la droite et qui est depuis en procédure d'exclusion des Républicains. Des médias avaient rapporté à l'époque que le maire de Bordeaux lui avait déconseillé d'accepter, ce que les deux hommes n'ont jamais confirmé. Même s'ils ont échangé régulièrement par téléphone au cours des derniers mois, l'actuel et l'ancien Premiers ministres n'étaient pas apparus publiquement ensemble depuis la nomination à Matignon d'Édouard Philippe, lieutenant d'Alain Juppé pendant des années, mi-mai.
Juppé, le "patron" de Philippe. "Chacun sait ce que je pense de celui que j'ai longtemps appelé 'le patron'", a commenté pour sa part Edouard Philippe. "Parce que j'ai appris en vous regardant, j'ai beaucoup aimé travailler avec vous, et cette expérience accumulée, cette fidélité assumée, elle est constitutive de ce que je suis aujourd'hui", a-t-il lancé à celui qu'il a conseillé lors de la campagne de la primaire de la droite, il y a un an.
Un dîner entre Philippe, Juppé et Boyer. Les deux hommes se sont ensuite rendus à l'hôtel de Bordeaux métropole, présidée par Alain Juppé, pour une "réunion de travail" avec une cinquantaine d'élus de tous bords. En fin d'après-midi, Edouard Philippe, qui a exercé comme avocat, doit prononcer un discours à la Convention nationale des avocats, qui réunit quelque 4.000 membres des barreaux de France. Alain Juppé et Edouard Philippe doivent enfin dîner dans l'intimité d'un restaurant bordelais, avec Gilles Boyer, directeur de campagne du maire de Bordeaux durant la primaire et désormais conseiller du Premier ministre.