Un an après les élections européennes, Europe 1 a voulu savoir si les 74 représentants français à Strasbourg étaient de bons élèves ou s'ils méritaient un bonnet d'âne. Résultat de cette enquête : c'est Jérôme Lavrilleux qui est le plus assidu et Jean-Marie Le Pen arrive bon dernier, comme d'habitude.
"Il y a de la lassitude aujourd'hui chez Jean-Marie Le Pen". Au cœur du réacteur au moment de l'affaire Bygmalion, l'ancien bras droit de Jean-François Copé est présent au Parlement européen dans 99,9% des cas. Comme si s'éloigner de la France et se plonger dans des dossiers techniques ne le dérangeait pas, lui. Peut-être que Jean-Marie Le Pen, en guerre ouverte avec sa fille, aura lui aussi envie de se changer les idées à Strasbourg. Car pour le moment, il est le cancre de la classe, présent seulement une fois sur trois. Un constat qui se répète depuis des années et des années pour celui qui a été élu en mai 2014 pour un septième mandat de député européen."Il y a de la lassitude aujourd'hui chez Jean-Marie Le Pen. Il était beaucoup plus investi au début", reconnaît sur FranceTVinfo l'un de ses derniers proches au FN, l'eurodéputé Bruno Gollnisch.
"Je parle, donc je suis". Si le président d'honneur du FN – mais jusqu'à quand ? – assume son absentéisme, d'autres ténors ont trouvé des astuces pour montrer qu'ils sont actifs et investis à Strasbourg. Nadine Morano, Jean-Luc Mélenchon ou encore Florian Philippot multiplient ainsi les questions et les interventions courtes dans l'hémicycle. "Je parle, donc je suis", en somme.
"C'est ce qu'on appelle un emploi fictif". Une stratégie qui n'emballe pas l'eurodéputé écologiste Yannick Jadot : "on a quand même encore beaucoup de parlementaires qui sont simplement là parce qu'ils n'ont pas eu de postes de députés en France ou qu'ils ne savaient pas quoi faire… On a beaucoup de députés sérieusement mobilisés et puis un wagon de députés qui, comme on vote pendant quatre heures à Strasbourg, travaillent quatre heures par mois. C'est ce qu'on appelle un emploi fictif, généralement", a-t-il dénoncé mardi au micro d'Europe 1.
Un travail de l'ombre. Pour les vrais spécialistes des affaires européennes, ce n'est en effet pas pendant les sessions de vote que le "vrai" travail se fait. Non, le plus important s'est passé pendant les trois semaines précédentes, à Bruxelles, lors d'interminables travaux en commission parlementaire ou dans le cadre de la rédaction d'un rapport sur une loi européenne. Et des bosseurs, reconnus par leurs pairs, il y en a : Pervenche Bérès (PS), Arnaud Danjean (Les Républicains), Sylvie Goulard (UDI) et bien d'autres. Mais dans cette catégorie des travailleurs de l'ombre, quasiment aucune trace des ténors hexagonaux.