Les propos du député RN Grégoire de Fournas à l'encontre du député LFI Carlos Martens Bilongo fragilisent le RN (Illustration) 1:41
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Arthur de Laborde
À la veille du congrès du Rassemblement national et de l'élection de son futur président, les propos du député RN Grégoire de Fournas à l'encontre du député LFI Carlos Martens Bilongo tombent mal et fragilisent une stratégie de respectabilité soigneusement travaillée par le RN depuis les législatives.
ANALYSE

On ne saura sans doute jamais si la phrase était prononcée au singulier ou au pluriel. Qu'importe, le mal est fait. La classe politique serre les rangs et condamne les propos du député RN Grégoire de Fournas à l'encontre du député LFI Carlos Martens Bilongo. La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet promet des sanctions. La France insoumise organise, elle, un rassemblement de soutien au député Carlos Martens Bilongo, ce vendredi après-midi à 13 heures devant le Parlement.

Le scandale fait du tort au Rassemblement national. Depuis son entrée en masse à l'Assemblée nationale début juillet, le parti avait fait le pari de la normalisation. Marine Le Pen est venue au soutien de son député : "cette polémique grossière ne trompera pas les Français", écrit-elle sur Twitter.

Un coup dur pour le Rassemblement national 

À la veille du congrès du Rassemblement national et de l'élection de son futur président, l'affaire tombe mal. Les habits neufs de la respectabilité ont été éclaboussés en une phrase et moins de trois secondes. C'est une mauvaise nouvelle pour le Rassemblement national à la veille d'un moment important dans l'histoire du parti. Pour la première fois depuis sa création, il y a 50 ans, le parti ne sera plus dirigé par un Le Pen à partir de samedi.

Plusieurs élus du parti à la flamme reconnaissent qu'ils se seraient bien passés d'un tel épisode qui constitue une rupture dans l'entreprise de normalisation entamée avec les législatives couronnées de succès. Jusqu'ici, les 89 députés RN avaient tenu la ligne de respectabilité fixée par Marine Le Pen, sans dérapage ni polémique inutile. S'il est encore trop tôt pour mesurer les répercussions, les mots de Grégoire de Fournas portent assurément un coup à cette stratégie payante dans les sondages.