Elisabeth Borne a appelé mercredi à "la retenue et à la décence" après la mort du jeune Thomas en marge d'un bal de village à Crépol (Drôme), un drame à propos duquel l'extrême droite et une partie de la droite sont accusées de récupération politique.
Ces violences, dans lesquelles huit personnes ont également été blessées, "sont graves et sont inacceptables", a déclaré la Première ministre au Sénat, lors de la séance des questions au gouvernement (QAG). Mais la marche blanche organisée mercredi à Romans-sur-Isère en hommage à Thomas, 16 ans, "appelle à la retenue et à la décence". "Utiliser ce drame pour jouer sur les peurs, c'est manquer de dignité et de respect pour les victimes", a-t-elle ajouté.
Les coupables du drame "seront très sévèrement condamnés"
Neuf suspects, soupçonnés d'avoir débarqué armés dans la fête de village, ont été interpellés mardi et placés en garde à vue. Celui qui a été "formellement désigné" comme auteur du coup de couteau mortel habite "le centre" de Romans-sur-Isère et "non le quartier de la Monnaie", une des cités de la ville, selon le procureur de Valence, Laurent de Caigny. Dès que les faits ont été connus, l'extrême droite et une partie de la droite ont multiplié les tweets et les déclarations établissant un lien entre le drame et l'immigration.
Elles ont évoqué le "racisme anti-blanc", le "djihad du quotidien" ou encore, selon Marine Le Pen, "une attaque organisée, émanant d'un certain nombre de banlieues criminogènes dans lesquelles se trouvent des milices armées qui opèrent des razzias ". Le patron des Républicains, Éric Ciotti, a déclaré "une tuerie commise par des racailles". Au compte-rendu du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a déploré cette "polémique politique". Il a affirmé que les coupables du drame de Crépol "seront très sévèrement condamnés".
"Les auteurs seront châtiés à la hauteur de leur crime", a abondé, devant les sénateurs, le Garde des sceaux Eric Dupond-Moretti. Plusieurs milliers de personnes ont défilé en silence à Romans-sur-Isère derrière de grandes banderoles "Thomas, on t'aime", "Justice pour Thomas". Les organisateurs de la marche avaient appelé sur Facebook à un rassemblement "apolitique par respect pour la famille".