Après trois nuits de débat, la majorité présidentielle est parvenue à faire adopter le projet de loi instaurant le pass vaccinal. Sur les bancs de l'Assemblée, les réactions étaient, sans surprise, contrastées. La Macronie s'est félicitée de cette victoire, tout en soulignant les divisions flagrantes des Républicains, le camp adverse.
Un désaveu pour Pécresse
C’est la fin de trois jours de tragédie et de débat houleux. Le gouvernement a enfin réussi ses deux paris : adopter le pass vaccinal et diviser Les Républicains. En effet, la majorité du groupe LR a voté contre et seul 26 députés l’ont soutenu. Ce jeudi matin LAREM se frotte les mains. Plusieurs députés de la majorité estime que c’est un véritable désaveu pour Valérie Pécresse, qui avait appelé à voter pour.
"Contrairement à ce que Les Républicains avaient annoncé, contrairement à ce que leur candidate à l'élection présidentielle avait annoncé, ils n'ont pas voté majoritairement pour le pass vaccinal. Ils sont profondément désunis sur cette question-là", a réagi la députée LAREM des Yvelines Aurore Bergé sur Europe 1. "Cela montre à la fois la faible autorité de leur candidate sur le groupe parlementaire et puis, encore une fois, leur désunion, là où la majorité présidentielle a été au rendez vous".
Pass vaccinal pour assister à un meeting
Le texte devrait être examiné au Sénat dès ce week-end. Et une grande interrogation se pose déjà : "Est-ce que la majorité LR adoptera le texte dans l’état ?". On sait que plusieurs points de crispation persistent, comme le pass vaccinal pour les moins de 18 ans. Mais le gouvernement prie pour que les débats soient bref. Il espère toujours une instauration du pass avant le 20 janvier. La date avancée par le ministre de la Santé était le 15 Janvier.
Une "mauvaise nouvelle pour l'Etat de droit", selon l'opposition
Les insomniaques de l’Assemblée nationale peuvent enfin se reposer. Les trois points clé sont adoptés : le pass vaccinal, mais également le fait qu’il ne soit pas limité dans le temps. Le second point est la capacité donnée à chacun des citoyens de contrôler le pass d’un autre. Et enfin, l’obligation d’avoir un pass vaccinal pour assister à un meeting politique en pleine campagne présidentielle. "C'est un vrai temps démocratique qu'on a enfin réussi à avoir avec un pass vaccinal qui a été définitivement adopté par la majorité présidentielle", s'est félicitée sur Europe 1 Aurore Bergé.
Autre son de cloche du côté de l'opposition. "C'est une très mauvaise nouvelle pour le pays, surtout pour l'État de droit et pour les libertés fondamentales", a réagi Eric Coquerel, député insoumis, au micro d'Europe 1. "On vient de voter un texte qui est, à mon avis, une ouverture de boîte de Pandore et qui consiste finalement, si on réfléchit bien, à obéir au chef de l'Etat, c'est-à-dire pour une partie de nos concitoyens se retrouver déchus de leur citoyenneté pour les activités de loisir, de sport, mais aussi pour certains, de travail, voire même des droits politiques".