"Ce qu'on a vécu est inédit". Invité d'Anne Roumanoff vendredi, Adrien Quatennens, député de La France insoumise, ne décolère pas. L'élu du Nord est revenu sur la colère de Jean-Luc Mélenchon et des siens lors des perquisitions menées à son domicile et dans les locaux de son mouvement, le 16 octobre dernier.
"Au siège de la France insoumise, il y a des tracts mais pas d'armes à feu". "A l'occasion de ces perquisitions, toutes les données de La France insoumise, y compris les données privées, ont été aspirées", rappelle d'emblée Adrien Quatennens. "A l'heure actuelle, toutes nos données sont entre les mains d'instances qui dépendent, peu ou prou, directement de deux ministères [de l'Intérieur et de la Justice, ndlr] sur la base de deux dénonciations", résume-t-il.
"Par ailleurs, il y a deux poids, deux mesures : les comptes de compagne d'En Marche ont également été mis en cause, pourquoi il n'y a donc pas eu une quinzaine de perquisitions chez les proches du président ?", s'interroge l'un des benjamins de l'Assemblée nationale. "Au siège de La France insoumise, il y a des tracts mais pas d'armes à feu", assène-t-il dans une référence claire à l'affaire Benalla qui a secoué l'été et la rentrée du gouvernement.
Jean-Luc Mélenchon, le "garant émotionnel" de la France insoumise. "Un deux poids, deux mesures", qui, selon Adrien Quatennens, a provoqué la colère de Jean-Luc Mélenchon. Colère dont il "ne demande pas qu'elle soit excusée, mais qu'on puisse au moins la comprendre et l'expliquer", réclame-t-il. "La colère que vous avez vue, au moment où elle s'exprime, il faut rappeler que c'est parce que Jean-Luc Mélenchon est le garant émotionnel d'une quinzaine de gens qui travaillent avec lui, ou qui ne travaillent plus avec lui", justifie le député de la première circonscription du Nord.
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"La stature d'un homme d'Etat". Une colère au fort écho médiatique et politique. Au point de remettre en cause la "présidentialité" de Jean-Luc Mélenchon ? "Bien évidemment qu'il a la stature d'un homme d'Etat", balaye Adrien Quatennens. "On peut faire la part des choses, tout le monde est humain et peut se mettre en colère à un moment donné. Remontez un peu l'histoire : au PS en 1979, il y a eu des perquisitions pendant lesquelles Lionel Jospin et Laurent Fabius se tapaient sur la gueule avec les flics !", avance-t-il avant de rappeler en conclusion : "L'un a été Premier ministre, et l'autre ministre d'Etat".