L'ex-numéro 2 de La France insoumise, Adrien Quatennens, condamné mardi à quatre mois de prison avec sursis pour des "violences" sur son épouse, a dénoncé dans un entretien à La Voix du Nord "un lynchage médiatique", excluant de démissionner de son poste de député. "Démissionner après avoir été condamné pour un acte que j'ai reconnu créerait un précédent dangereux et ouvrirait la porte à toutes les instrumentalisations politiques de la vie privée", a-t-il déclaré pour sa première prise de parole depuis sa mise en retrait de la coordination de LFI en septembre.
Quatennens veut "honorer" son mandat
Suspendu quatre mois de son groupe dans la foulée de sa condamnation, le député du Nord a annoncé son intention d'"honorer" son mandat "dans le cadre" du son groupe politique "car ce sont les idées que je défends depuis les prémices de mon engagement aux côtés de Jean-Luc Mélenchon". "Je respecterai la décision collective du groupe", a-t-il insisté. "Mais la mienne m'appartient et elle est prise: j'ai payé bien assez cher sur tous les plans. Je ne céderai pas".
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L'élu estime qu'outre sa condamnation - dans le cadre d'une procédure de plaider-coupable - la sanction politique à son encontre "est déjà lourde et sans précédent", puisqu'il n'est plus le coordinateur ni "le principal porte-parole" de LFI.
Une gifle qu'il redit avoir "regrettée"
Sur le fond de l'affaire, il regrette d'avoir "enduré en silence un lynchage médiatique inédit". "L'enquête a conclu à ce que j'avais reconnu : une gifle donnée dans un contexte de dispute, il y a plus d'un an et jamais reproduite, et l'envoi de trop nombreux SMS amoureux suite à une annonce de divorce incomprise", a-t-il expliqué. "Ce geste ne me ressemble pas", a-t-il poursuivi à propos de cette gifle qu'il dit avoir "beaucoup regrettée".
Il affirme que son épouse l'"a ouvertement menacé" de "détruire (son) engagement politique" s'il ne répondait pas favorablement à ses demandes concernant le divorce. "Aujourd'hui encore (...) je subis son chantage à la plainte ou aux médias". "Je sais que nous n'en serions pas là si j'avais nié comme le font tous les autres. Mais je ne le regrette pas. Surtout si cela peut servir utilement la cause de la lutte contre les violences faites aux femmes", a-t-il insisté.
"J'ai simplement découvert à 32 ans qu'en France, quand on pose un genou à terre, qu'on reconnaît une faute et qu'on accepte sa sanction, l'acharnement ne cesse pas", a-t-il ajouté. "Le message envoyé a le mérite de la clarté: niez !" Il estime être victime d'un coup "politique" destiné à l'"abattre". "Plusieurs sources concordantes me disent que cela a été directement orchestré depuis le ministère de l'Intérieur. Je ne suis pas en mesure de l'affirmer moi-même aujourd'hui", a-t-il déclaré.