Depuis le début des auditions de l'affaire Benalla à l'Assemblée nationale, elle est sous le feu des projecteurs. Yaël Braun-Pivet, députée LREM et présidente de la commission d'enquête, est unanimement critiquée par l'opposition. Avec Guillaume Larrivé (LR), co-rapporteur, elle s'est livrée à de piquants échanges, ne cachant pas des points de vue divergents. Ce dernier, qui a depuis claqué la porte de la commission, l'accuse même d'"entraver" le bon déroulement des travaux. Au Journal du dimanche, Yaël Braun-Pivet estime au contraire que la commission a achevé ses investigations.
Accusant la majorité LREM d'entraver la commission, l'opposition dans son ensemble a suspendu sa participation aux auditions. "La commission a procédé à toutes les auditions utiles à la recherche de la vérité", justifie Yaël Braun-Pivet. "Tous les groupes, ainsi que les non-inscrits, y ont participé. C'est dommage que l'opposition ait fait ce choix de l'instrumentalisation politique", ajoute la députée de 48 ans. Pour elle, pas de fiasco, donc. Le départ de son co-rapporteur Guillaume Larrivé ? "C'était visiblement écrit d'avance", glisse-t-elle. "L'opposition a fourni des listes de personnes à auditionner dès le 21 juillet", poursuit Yaël Braun-Pivet. "Une fois entendus le ministre de l'Intérieur, son directeur de cabinet et celui du président, il n'était pas utile de procéder à d'autres convocations", explique-t-elle, justifiant ainsi son refus d'auditionner Alexis Kohler, secrétaire général de l'Élysée. Ce dernier a finalement été convoqué au Sénat.
"Il n'y aura pas d'autres auditions". Après ces heures d'auditions, ces bisbilles entre députés, l'image de l'Assemblée nationale n'est-elle pas affaiblie ? "Ce n'est pas moi qui ai mis fin à la participation de l'opposition", se défend la députée LREM. "La commission d'enquête a été mise en place en moins de 24 heures. Nous avons auditionné les plus hauts responsables de l'Élysée. Que faut-il de plus ?". Yaël Braun-Pivet, qui confirme qu'il n'y aura pas d'autres auditions, estime que la commission d'enquête dispose désormais de tous les éléments. "Nous avons auditionné plusieurs personnalités venues des cabinets et de l'administration et déduit qu'il n'y avait plus besoin d'enquête à l'Élysée. On voit bien que le dysfonctionnement se situe entre Alexandre Benalla et Laurent Simonin (chef d’état-major adjoint de la DOPC], ndlr), qui l’a autorisé à avoir le statut d’observateur pendant la manifestation sans l’accord de son supérieur, et qui le laisse agir en dehors de tout contrôle", précise-t-elle.