Affaire Benalla, septième jour. Après Gérard Collomb et Michel Delpuech, la Commission d'enquête de l'Assemblée auditionnera mardi le directeur de cabinet de l'Élysée, Patrick Strzoda. Dans cette affaire, il est le premier à s'être exprimé. D'abord en répondant au journal Le Monde, qui s'apprêtait à révéler le scandale, puis aux questions de la police judiciaire, à peine saisie de l'enquête, il y a six jours. Une éternité, au vu des révélations à la pelle au cours de la semaine.
À lui d'actionner l'article 40 ? Lundi, Patrick Strzoda, 66 ans, avait le tort d'être absent à l'Assemblée. Sans forcément être cité nommément, le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron s'est retrouvé la cible commune des flèches, parfois aiguisées, de Gérard Collomb, du préfet de Police de Paris, puis du directeur de l'ordre public à la préfecture, auditionnés par la Commission d'enquête de l'Assemblée lundi. Le voilà aujourd'hui désigné comme celui qui, au-delà des quinze jours de suspension qu'il a infligés à Benalla, était en position d'avertir le procureur grâce au fameux article 40.
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"Je considère que c'est à ceux qui sont en responsabilité dans leurs administrations, au plus près du terrain, de recueillir les éléments permettant de justifier la transmission d'un signalement au titre de l'article 40" du Code de procédure pénale, a déclaré le ministre de l'Intérieur. Le 2 mai, "je m'étais assuré que tant le cabinet du président de la République que le préfet de police avaient été destinataires de l'information. (…) C'était à eux de prendre les sanctions et éventuellement d'informer les autorités judiciaires", a lancé Gérard Collomb.
Une défense à organiser. Patrick Strzoda devient le coupable politique idéal au sommet de l'État. Pendant ce temps, le ministre de l'Intérieur se dit totalement extérieur à cette affaire, le préfet Delpuech explique que l'immersion d'Alexandre Benalla s'est réglée dans son dos entre ses subordonnés et l'Élysée, et le directeur de l'ordre public et de la circulation (DOPC) Alain Gibelin explique que la collaborateur d'Emmanuel Macron a continué à assister à des réunions de sécurité pendant sa période de suspension.
Mais Patrick Strzoda, haut-fonctionnaire à 3 mois de la retraite, n'a peut-être pas dit son dernier mot. Mardi après-midi à l'Assemblée, ce sera son tour de s'expliquer, publiquement. À l'Élysée, on affirmait lundi après-midi qu'il n'esquiverait aucune question.