Affaire Hedi : «Nous avons tendance à mélanger débat médiatique et vérité judiciaire», estime Jean-Philippe Tanguy

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Yanis Darras , modifié à
Le député RN de la Somme Jean-Philippe Tanguy était l'invité d'Europe 1 ce vendredi matin. Au micro d'Europe 1, il est revenu sur l'affaire Hedi, un jeune marseillais touché par un tir de Flash-Ball qui accuse la police de l'avoir tabassé, en marge des émeutes de début juillet. Si la compassion est de rigueur, l'élu RN appelle à ne pas confondre "débat médiatique et vérité juridique".

La fronde grandit chaque jour un peu plus dans les commissariats. Depuis quelques jours, le nombre de policiers en arrêts-maladies explose dans le pays, forçant certains hôtels de police à ne plus pouvoir recevoir dignement les victimes. Le mouvement, parti de Marseille, se repend comme une trainée de poudre dans le reste de l'Hexagone.

"Un témoignage individuel ne fait pas une enquête"

A l'origine de ce mouvement de contestation ? Le placement en détention provisoire d'un policier de la BAC de la cité phocéenne, accusé d'avoir tabassé un jeune homme avec trois de ses collègues, en marge des émeutes. La victime, Hedi, 21 ans, a été touché également par un tir de LBD, et a été grièvement blessé. Les médecins ont dû lui enlever un bout de crâne pour limiter la dégradation de son état de santé. 

"Humainement, tout le monde partage la douleur d'une victime, quelle qu'elle soit, de sa famille, de ses proches", explique au micro d'Europe 1, le député RN Jean-Philippe Tanguy. "Mais un témoignage individuel ne fait pas une enquête, ni une succession de témoignages individuels. Donc je ne suis pas enquêteur et d'une manière générale, je trouve que dans notre démocratie, nous avons tendance à mélanger le débat médiatique et la vérité judiciaire", poursuit-il, estimant que cela nuisait aux relations entre les citoyens et les policiers. 

Pas de précipitation

"Moi, je ne sais pas ce qui s'est passé ce soir là, personne ne le sait et l'enquête judiciaire le dira", ajoute-t-il. Selon les informations de nos confrères de BFM TV, deux des policiers ont reconnu des violences lors de leur garde à vue. Les deux autres affirment eux, avoir du mal à s'identifier sur les vidéos des caméras de surveillance de la zone. Le policier auteur du tir de LBD, identifié par les enquêteurs de l'IGPN grâce à son tee-shir, affirme ne se souvenir de rien et de n'avoir rien vu. 

"Il ne s'agit pas de comparer, mais il faut éclairer, avoir un peu de prudence ce qui était une vertu républicaine, mais l'affaire Traoré", est un exemple de précipitation, juge le président délégué du RN à l'Assemblée nationale. "Après des années où ce sujet a saturé l'espace public, notamment de la part de l'extrême gauche, voilà que la justice va demander un non-lieu. On va donc voir ce que décide la justice. Mais visiblement ce qui était présenté comme des évidences mise en cause systématique de la police, voilà que ça peut aboutir à un non-lieu. Donc j'aimerais que tout le monde garde son calme et de la prudence et reste à sa place", conclut-il.