Adrien Quatennens, député de la France insoumise (LFI), est revenu sur l'abandon de Taha Bouhafs, ancien candidat de la Nupes dans la 14ème circonscription du Rhône. Le journaliste-militant a finalement retiré sa candidature aux élections législatives après des accusations d'agressions sexuelles signalées au comité contre les violences sexistes et sexuelles de La France insoumise.
D'après le député LFI, les faits se sont déroulés ainsi : "Nous défendions la candidature de Taha Bouhafs pour les élections législatives. Néanmoins, le samedi 7 mai, le comité de suivi des violences sexistes et sexuelles de La France Insoumise a été saisi d'accusations contre lui. On lui a fait savoir que la France insoumise se réservait le droit de ne pas l'investir et de lui-même, il a fait le choix de renoncer."
"Ce n'est pas de la justice, c'est de la politique parce que nous avons des décisions politiques à prendre. Notre tâche à nous, c'est d'accompagner les femmes qui prennent la parole et, si elles le souhaitent, de les accompagner pour des démarches judiciaires", a-t-il également ajouté.
"La justice doit faire son travail"
Adrien Quatennens a répondu aux accusations déclarant que la France Insoumise se substitue au travail de la justice : "nous ne nous substituons pas à la justice. La justice doit faire son travail." Selon le député, les partis politiques "investissent des candidats à des élections et évidemment nous devons être vigilants sur qui nous investissons"
"Si ces femmes décident de la saisir, la justice doit faire son travail. Ça appartient à la justice et ça appartient à ces femmes. En attendant, quand il y a d'éventuelles responsabilités politiques qui sont confiées à des personnes et que des femmes viennent saisir le parti politique pour dire 'il y a un problème', on étudie le cas et supportez qu'au moment où on parle d'investitures pour les élections législatives, uniquement politiquement, ce n'est pas de la justice, c'est de la politique."
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"La parole et la volonté des femmes priment"
Le député LFI a également fourni des réponses à ceux accusant la France insoumise d'avoir protégé Taha Bouhafs alors que les soupçons d'agressions sexuelles étaient déjà, selon eux, connus du parti. "Il y a une concordance des temps un peu étrange. Pendant trois semaines, Taha Bouhafs, parce qu'il est un militant des cités populaires, parce que sa parole n'est pas calibrée, beaucoup lui ont sauté dessus. Il y a eu une vraie cabale d'extrême droite contre lui. A ce moment là, nous défendons sa candidature parce que c'est nous qui choisissons nos candidats. En revanche, dès lors qu'il y a eu cette saisine du comité de suivi, ce comité s'est mis en place et ensuite une décision a été prise".
"Si Clémentine Autain a eu une forme de discrétion sur la nature des accusations qui étaient portées contre Taha Bouhafs, c'est d'abord et avant tout parce que dans ce genre de cas, la parole et la volonté des femmes priment", a affirmé Adrien Quatennens.
Le député est également revenu sur des accusations d'agressions sexuelles qui pèsent sur certains candidats LREM aux élections législatives : "Je voudrais revenir trente secondes sur les investitures qui sont réalisées du côté de chez Monsieur Macron. Par exemple, dans la 14e circonscription du Rhône, Monsieur Yves Blin, fait l'objet d'une plainte pour harcèlement sexuel. Je n'ai pas vu qu'on s'en saisisse autant. En Dordogne, Monsieur Jérôme Peyrat est condamné pour violences conjugales."
"On ne peut pas nous reprocher à nous d'avoir fait correctement les choses. Et si tous les partis politiques se saisissaient de la question des violences faites aux femmes de la même manière, avec un même niveau d'organisation, alors on sentirait tous bien mieux", a-t-il également déclaré.