Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, a défendu jeudi au Québec le respect du droit d'asile au moment où la province francophone est confrontée à un afflux de migrants, surtout haïtiens, fuyant les Etats-Unis.
"C'est ce qu'on appelle l'asile". "Le respect du droit d'asile" est une valeur partagée par la France et le Canada, a déclaré l'ancien Premier ministre français lors d'un point de presse en marge d'une rencontre avec le Premier ministre québécois Philippe Couillard. "C'est un devoir d'accueillir des personnes qui sont persécutées dans leur pays d'origine pour leurs idées, c'est ce qu'on appelle l'asile", a souligné Alain Juppé. "On sait très bien aussi que l'asile est parfois détourné par des migrants économiques", a-t-il cependant nuancé au moment où l'accueil de réfugiés au Québec empoisonne le débat politique avec une mobilisation de l'extrême droite.
Des milliers de demandeurs d'asile haïtiens affluent depuis deux mois au Québec en provenance des Etats-Unis, où ils craignent de perdre fin 2017 leur statut de protection temporaire, accordé à près de 60.000 d'entre eux après le séisme de 2010.
"Eviter de pratiquer l'amalgame". Par ailleurs, Alain Juppé a appelé les Québécois à "éviter de pratiquer l'amalgame" à l'égard de la communauté musulmane de Québec, sept mois après la fusillade meurtrière à la mosquée de la ville et alors que la province est confrontée "à une montée de l'extrême droite", selon le maire Régis Labeaume. Fin janvier, six fidèles avaient été tués pendant la prière à la mosquée par un étudiant partisan de la suprématie de la race blanche, et début août, la voiture du président de ce lieu de culte a été délibérément incendiée, une attaque dénoncée par l'ensemble de la classe politique.