Les conditions de travail sont toujours au cœur des revendications du personnel des urgences et du monde hospitalier. Face à la forte contestation, le gouvernement a annoncé un "plan d'urgence" le 20 novembre dernier. Il proposait par exemple la reprise d'un tiers de la dette des hôpitaux sur trois ans, 1,5 milliard d'euros supplémentaires pour le budget des hôpitaux sur trois ans, ou encore des primes d'engagement dans tous les hôpitaux. Des mesures qui n'ont pas convaincu les professionnels, des syndicats aux professeurs de médecine. Agnès Buzyn, la ministre de la Santé et de la Solidarité, fait une annonce supplémentaire vendredi sur Europe 1 : le dégel total de la mise en réserve, c'est à dire la somme que l'on réserve chaque année au cas où l'hôpital public dépasserait son budget.
"C'était un engagement que j'avais pris il y a un mois", rappelle la ministre. "J'annonce le dégel total des 415 millions d'euros pour les hôpitaux publics, qui seront alloués cette semaine. C'est un dû, mais cela n'était jamais fait avant que j'arrive au gouvernement. Cela fait trois ans que j'assure ce dégel complet alors que malheureusement, avant que j'arrive, ce dégel n'était jamais complet."
"Nous annonçons surtout la reprise de la dette"
La ministre de la Santé est également revenue sur les différentes mesures du "plan d'urgence" annoncé en novembre dernier. "Ce que nous avons fait c'est encore plus puissant, nous avons annoncé un plan d'1,5 milliard dans les trois ans à venir pour redonner marges de manœuvre, du budget pour investir et revaloriser des primes qui sont sous tension. Mais nous annonçons surtout la reprise de la dette."
Un tiers de la dette des hôpitaux, soit 10 milliards d'euros va être reprise sur trois ans. "C'est quasiment 900 millions d'euros tous les ans pour que les hôpitaux puissent investir, ouvrir des lits s'ils en ont besoin, recruter du personnel", assure Agnès Buzyn. "Aujourd'hui cet argent le permet, il est sur la table et quand on va dans les hôpitaux et qu'on voit le poids de la dette on se rend compte qu'ils ne peuvent plus s'en sortir".