La visite aura été chaotique. Ce samedi, le président de la République Emmanuel Macron s'est rendu au Salon de l'Agriculture pour inaugurer la 60ᵉ édition de la plus grande ferme de France. Mais de nombreuses confrontations ont eu lieu entre les forces de l'ordre et des agriculteurs, déterminés à s'approcher le plus possible du chef de l'État, alors que la crise agricole bat son plein en France, et plus largement en Europe.
Esprit de solidarité
Parmi les raisons de la colère des agriculteurs : l'ouverture du marché unique à l'Ukraine. Avec l'invasion russe, l'Union européenne tente de soutenir autant que possible Kiev. En plus des armes et des aides budgétaires, Bruxelles a ouvert les frontières à l'agriculture ukrainienne. Céréales, volailles... Les produits venants du pays d'Europe de l'Est ne manquent pas et causent de vives préoccupations chez les agriculteurs.
Interrogé sur le sujet ce dimanche matin, Marc Fesneau s'interroge sur la suite. "Il y a un sujet qui est solidarité à l'endroit des Ukrainiens qui sont en guerre", explique le ministère de l'Agriculture sur le plateau du Grand Rendez-vous Europe 1/ CNews/ Les Echos, qui souligne l'importance de l'agriculture dans l'économie ukrainienne.
"Ce n'est pas la faute de l'Ukraine"
"On s'est rendu compte qu'il y avait une déstabilisation des marchés. Et donc, à la Commission européenne, ils ont un certain nombre de propositions qui visent à remettre des barrières douanières", poursuit-il. Mais Marc Fesneau confesse que les agriculteurs paient une partie du prix de la guerre en Ukraine. Avant d'ajouter : "Mais tout le monde paye le prix de la guerre. Mais ce n'est pas la faute de l'Ukraine de la même manière. Attendez, l'inflation, vous croyez que ça vient d'où ? La hausse de l'énergie ?", s'agace-t-il, accusant explicitement la Russie.
"Si ce n'est pas la faute à la Russie, c'est la faute de qui?", ajoute le ministre de l'Agriculture. Donc, "les agriculteurs ont payé d'une certaine façon, une partie de la guerre, notamment par le marché des céréales qui est désorganisé", depuis le début du conflit russo-ukrainien, conclut-il.