Appelé par une partie de la droite et du centre à incarner le plan B des Républicains pour l'élection présidentielle, Alain Juppé a confirmé, "une bonne fois pour toutes", qu'il ne sera pas candidat à l'élection présidentielle.
"Pour moi, il est trop tard". "Je ne suis pas en mesure de réaliser aujourd’hui le nécessaire rassemblement autour d'un projet fédérateur, c'est pourquoi je confirme une fois pour toutes que je ne serai pas candidat à la présidence de la République", a déclaré Alain Juppé lundi matin lors d'une conférence de presse depuis son fief bordelais. "Pour moi, il est trop tard", a-t-il ajouté, expliquant d'un air grave qu'il n'incarnait pas, à 71 ans, le "renouvellement" de la classe politique, demandé par les Français. Le maire de Bordeaux a dénoncé un "gâchis" et a dit ne pas vouloir "livrer (son) honneur et la paix de (sa) famille en pâture aux démolisseurs de réputation".
De vives critiques envers François Fillon. Dans la première partie de son discours, Alain Juppé n'a pas hésité à critiquer François Fillon. "Au lendemain de notre primaire (…) François Fillon (qui risque une mise en examen dans l'affaire des soupçons d'emploi fictif, ndlr), à qui j'avais immédiatement apporté mon soutien, (…) avait un boulevard devant lui, je lui ai renouvelé ce soutien à plusieurs reprises", a-t-il rappelé. "Son système de défense fondé sur la dénonciation d'un prétendu complot et d'une volonté d'assassinat politique l'ont conduit dans une impasse", a-t-il déploré. Pour lui, "jamais sous la Ve République une élection ne s'est présentée de manière aussi confuse".
L'hypothèse de sa candidature, en remplacement de François Fillon, pris en pleine tempête judiciaire, est donc définitivement enterrée.