Son nom a été proposé par le président de l'Assemblée Nationale, et il a accepté. Alain Juppé, actuel maire de Bordeaux, va rejoindre les rangs du Conseil constitutionnel. Pour l'instant, l'intéressé ne s'est pas exprimé, hormis via un communiqué pour annoncer sa démission, et la tenue d'un point presse jeudi. "J'avoue que je suis un peu ému" à l'annonce de la nouvelle, a réagi au micro de Matthieu Belliard, sur Europe 1, Alain Rousset, le président PS de la région Nouvelle-Aquitaine.
Une page qui se tourne pour Bordeaux. "Même si nous sommes de sensibilités différentes, si nos choix et priorités n'étaient pas totalement les mêmes, le travail que nous avons mené ensemble pour l'agglomération et la grande région était quelque chose de positif", a voulu saluer Alain Rousset, qui n'a pas caché son émotion. "Je pense que les Bordelais vont être, comme moi, ému et surpris. Le paysage ne sera plus le même après son départ."
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"C’est un homme d'État". Le socialiste tient à saluer cet adversaire de longue date, auquel il reconnait les qualités d'un dirigeant. "C'est une grande fonction [membre du Conseil constitutionnel, ndlr], une fonction qui lui va bien dans la mesure où il a toujours choisi son camp contre les extrêmes", souligne-t-il. "C'est un homme qui n'a pas de sectarisme, c’est un homme d'État."
Après sa défaite à la primaire de son camp pour la dernière présidentielle, Alain Juppé s'est montré très critique vis-à-vis du nouveau patron de la droite, Laurent Wauquiez, s'éloignant progressivement de sa famille politique jusqu'à perdre son statut d'adhérent des Républicains début 2019. Dans son communiqué, l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac indique qu'il ne comptait pas briguer un nouveau mandat à la mairie de Bordeaux, et entendait annoncer cette décision après les élections européennes. "Ma nomination bouleversera ce calendrier", précise-t-il.
Une décision influencée par les "gilets jaunes" ? Je pense que la décision n'a pas été facile à prendre pour lui", poursuit Alain Rousset, qui estime que les violences qui ont frappé Bordeaux ces dernières semaines, en marge de la contestation des "gilets jaunes", ont pu pousser Alain Juppé à quitter ses fonctions. "Je pense qu'il a été choqué des violences qu'il y a eu dans sa ville. Ça a dû accompagner sa décision."
La nomination d'Alain Juppé doit encore être soumise à l'approbation de la commission des Lois constitutionnelles de l'Assemblée. Si elle est acceptée, il prendra le siège d'un autre ancien Premier ministre, Lionel Jospin, dont la mandat expire en mars.