Après la réforme des retraites la semaine dernière, c’est un autre texte hautement inflammable qui sera présenté ce mercredi par le gouvernement lors du Conseil des ministres : le projet de loi immigration. Ce dernier sera débattu à l’Assemblée au mois de mai, après examen au Sénat. Mais comme pour son projet de réforme des retraites, l’arrivée de ce texte au Parlement promet des sueurs froides à la Macronie.
Un "en même temps" difficile à tenir
Car là aussi l’exécutif n’est pas du tout assuré d’obtenir une majorité de voix. Avec une majorité relative à l'Assemblée nationale, tout dépend là encore du vote des députés Républicains. Mais dans le parti de droite, l'idée de voter ce projet de loi est encore loin d'être gagné. "Je voterai contre ce texte" a déjà fait savoir le patron des Républicains Éric Ciotti, au grand désespoir du gouvernement.
Mais ce projet souligne la difficulté pour Emmanuel Macron de continuer de jouer la carte du "en même temps", comme lors du précédent quinquennat. Car le durcissement des règles d’expulsion des étrangers en situation irrégulière prévu par ce projet de loi effraie la gauche mais est jugé insuffisant par la droite.
Un ministre de l'Intérieur prêt à céder aux Républicains
Quant à la mise en place d’un titre de séjour "métiers en tension" pour les travailleurs sans papiers censé rassurer la Nupes. Mais les Républicains y voient le spectre d’une régularisation massive ce qu'a réfuté le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin au sortir du conseil des ministres ce mercredi : "Il ne s'agit pas d'être contre l'immigration ou pour l'immigration mais de vouloir contrôler l'immigration/ Et pour un pays souverain comme le nôtre, de définir ce que nous souhaitons comme type d'immigration et quelles armes administratives et juridiques nous mettons en place pour à la fois accueillir, reconduire et intégrer les personnes qui, depuis toujours, viennent dans notre pays pour pouvoir vivre".
L’équilibre semble impossible à trouver, et l’exercice conduire l’exécutif tout droit vers un échec, A moins qu’un nouveau 49.3 ne soit actionné. Pour éviter d’en arriver là, selon nos informations, Gérald Darmanin est prêt à accéder à une grande partie des demandes des Républicains.