C’est une absence qui commence à faire parler dans le monde feutré et habituellement silencieux du renseignement. Le poste de Coordonnateur du Renseignement, laissé vacant depuis le départ il y a deux mois de Laurent Nunez, nommé préfet de police à Paris, n'a toujours pas été pourvu. Plusieurs noms circulent mais l’exécutif peine à trancher.
Or plus le temps passe, plus le poste, qui a vu son nombre de collaborateurs multiplié par cinq sous le premier quinquennat, risque d'être affaibli. Le Coordonnateur du renseignement est directement relié à l'Élysée et d'un dispose d'un double rôle. Il est d'abord la pierre angulaire des services de renseignement intérieur et extérieur. Il s'assure que les guerres de chapelles ne nuisent pas à l'opérationnel.
Ensuite, c'est lui qui fait remonter à Emmanuel Macron les informations classifiées de première importance. Une tâche lourde au vu de l'appétence du président de la République pour la lecture de toutes sortes de notes classées secret défense.
Les affaires courantes, traitées normalement
Selon nos informations, plusieurs noms circulent pour incarner la discrète figure de l'homme de confiance du président. Son actuel et proche conseiller en sécurité Frédéric Rose, ou encore Pascal Maillot, l'ancien directeur des Renseignements généraux, aujourd'hui préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes, font partie des potentiels candidats.
Le directeur du renseignement et de la sécurité de la défense, le général Eric Buquet, très apprécié du ministre des Armées est lui aussi évoqué. Il a également été question ces derniers mois de Nicolas Lerner, issu de la même promotion de l'ENA qu'Emmanuel Macron. Toutefois, il aurait fait savoir, il y a quelques semaines, qu'il souhaitait rester à la tête de la DGSI qui, depuis le départ de Laurent Nunez cet été, ne dispose plus du même accès direct au président. Même si, rassure-t-on dans le petit milieu des espions, les affaires courantes continuent d'être traitées normalement.