La Confédération des petites et moyennes entreprises a exprimé mardi sa "déception" après les propos de Laurent Wauquiez sur les organisations patronales, estimant qu'ils traduisaient un "véritable mépris pour les représentants" des petites entreprises, dans une lettre consultée par l'AFP.
"Je tiens au nom des 150.000 entreprises françaises employant plus de 3 millions de salariés, qui ont choisi librement d'adhérer à la CPME, à vous faire part de ma déception", a écrit François Asselin, président du syndicat patronal, dans ce courrier adressé au patron de LR. "De telles assertions traduisent un véritable mépris pour les représentants de TPE/PME qui font pourtant vivre les territoires que vous mettez si souvent en avant."
"La seule chose qu'ils veulent, c'est encaisser de l'argent". Dans de nouveaux extraits d'une intervention devant des étudiants à Lyon, diffusés lundi soir par TMC, Laurent Wauquiez, président du conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes, a expliqué que sa région ne versait plus un centime aux syndicats. Avant d'estimer que "les plus catastrophiques", "c'est le Medef. C'est la CGPME" (devenue CPME en janvier 2017, ndlr). "Ils en ont rien à foutre de savoir si on augmente les cotisations sur les entreprises, si on augmente le truc. La seule chose qu'ils veulent, c'est encaisser de l'argent", a-t-il affirmé.
VIDÉO. Pour Laurent Wauquiez, la seule chose que le Medef et la CGPME veulent, "c'est encaisser l'argent"https://t.co/dhpxAooi8Zpic.twitter.com/kWEIj5wqVV
— BFMTV (@BFMTV) 19 février 2018
Des propos qui alimentent "le sentiment de 'tous pourris'". Notant que "ce type de propos maladroits et blessants" alimentait "le sentiment de 'tous pourris'", François Asselin a souligné que la CPME s'efforçait "de ne pas nourrir le débat public par des propos outranciers". "Contrairement à ce que vous affirmez, la CPME lutte sans relâche pour diminuer les prélèvements qui pèsent sur les entreprises, qu'il s'agisse des cotisations, des impôts ou des taxes", a-t-il observé, ajoutant que "malgré cela, nous constatons aujourd'hui une flambée de la fiscalité territoriale".
"Tout est scrupuleusement réglementé" assure le Medef Auvergne-Rhône-Alpes. De son côté, Patrick Martin, patron du Medef Auvergne-Rhône-Alpes et candidat à la présidence du Medef national, s'est dit dans un entretien au JDD "surpris et désolé par ces propos". "Le Medef Auvergne-Rhône-Alpes ne touche pas un euro de la part de la région", a-t-il affirmé, ajoutant avoir même "refusé des subventions" proposées par le conseil régional. Le Medef régional est en revanche "engagé en tant qu'opérateur sur trois chantiers cofinancés par la région", sur "l'accompagnement des TPE-PME, la réinsertion professionnelle et le soutien aux éco-entreprises", a-t-il ajouté. "Ces dispositifs sont codécidés par le conseil régional, et donc par Laurent Wauquiez", a-t-il expliqué, soulignant que tout était "scrupuleusement réglementé, à commencer par le financement".